7 juillet 2005 (no 20)
16 juin 2005 (no 19)
26 mai 2005 (no 18)
5 mai 2005 (no 17)
14 avril 2005 (no 16)
24 mars 2005 (no 15)
10 mars 2005 (no 14)
24 février 2005 (no 13)
10 février 2005 (no 12)
27 janvier 2005 (no 11)
13 janvier 2005 (no 10)
9 décembre 2004 (no 9)
15 novembre 2004 (no 8)
11 novembre 2004 (no 7)
28 octobre 2004 (no 6)
>14 octobre 2004 (no 5)
30 septembre 2004 (no 4)
16 septembre 2004 (no 3)
2 septembre 2004 (no 2)
19 août 2004 (no 1)
1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

L'équipe des publications Liaison
Liaison recherche
Liaison culturel
Liaison Longueuil
Liaison médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 14 octobre  2004

Une première recherche québécoise
sur l'éducation à domicile

STÉPHANIE RAYMOND

Le fait que des parents décident d'enseigner à leurs enfants à la maison plutôt que de les envoyer à l'école soulève bien des questions. De plus, un flou réglementaire entoure l'application de la loi concernant l'éducation à domicile. Christine Brabant a donc décidé de conduire la première étude québécoise sur le sujet, dans le cadre d'une maîtrise à la Faculté d'éducation.

Les offres de bourses se sont mises à pleuvoir, en même temps que les sollicitations des médias. «J'ai reçu une bourse institutionnelle de l'Université, puis des bourses d'excellence du FQRSC et du CRSH. Et j'ai dû refuser une bourse de Desjardins», indique l'étudiante, mère de deux enfants et ex-professeure de danse et de musique au primaire et au secondaire.

Radio-Canada, le Devoir et le Reader's Digest lui ont tous demandé des entrevues. «Notre société semble prête à se questionner sur la place que prend l'école. Les parents sont plus éduqués, leur sens critique a été développé, et maintenant ils sont en mesure de questionner le système d'éducation.»

L'intérêt de Christine concernant l'éducation à domicile remonte à loin. «Lorsque j'enseignais, je me posais beaucoup de questions sur mon rôle d'éducatrice et sur l'éducation en général, explique-t-elle. Puis, le phénomène de l'éducation à domicile a piqué ma curiosité.» La jeune femme a donc commencé à fouiller sur Internet. «J'ai alors trouvé ce que je cherchais : des parents qui valorisent l'éducation tout en questionnant ses fondements.»

Une première étude au Québec

La jeune maman a alors décidé de faire de l'éducation à domicile un sujet de maîtrise, sous la direction de Sylvain Bourdon et de France Jutras, respectivement vice-doyen et professeure à la Faculté d'éducation.

«On évalue entre 2500 et 5000 le nombre d'enfants éduqués à domicile au Québec. J'ai constaté que les motivations des familles québécoises étaient différentes de celles des Américains et des Canadiens anglais. Ici, les parents n'agissent pas tant par conviction religieuse ou anti-étatisme. Le plus souvent, ils ont un projet éducatif familial propre et sont insatisfaits du système scolaire actuel.»

Le document synthèse sur Les motifs du choix de l'école à la maison au Québec est disponible à l'adresse www.reformelll.qc.ca/EcoleMaison_MotifsSynt.pdf.

Résultats très positifs

Les résultats des recherches sur l'éducation à domicile sont très positifs, au Québec comme ailleurs. «J'ai participé en septembre à un colloque international sur l'éducation à domicile en Angleterre. Les résultats sont positifs partout. Les enfants qui apprennent à la maison réussissent mieux, et leur développement social et émotif ainsi que leur insertion sociale sont égaux ou supérieurs aux moyennes des enfants scolarisés», affirme Christine Brabant, dont la fille de huit ans ne fréquente plus l'école qu'à temps partiel.

Pour l'instant, les procédures avec les commissions scolaires varient énormément. «Certaines encouragent cette pratique alors que d'autres la qualifient d'illégale, ce qui est faux. Il y a beaucoup d'ignorance, et aussi de préjugés.» Aussi le ministère de l'Éducation nourrit-il depuis deux ans le projet d'encadrer plus étroitement cette pratique. «Je recommande au gouvernement de s'informer sur ce qui se fait ailleurs et de consulter les parents, et surtout de ne pas écraser cette pratique», affirme l'étudiante.

Un doctorat en vue

Christine Brabant débutera sous peu un doctorat sous la direction de France Jutras; George-A. Legault, professeur d'éthique appliquée à l'Université, et Mitchell L. Stevens, spécialiste de l'éducation à domicile à l'Université de New York, seront les codirecteurs. «Je vais traiter des enjeux éthiques que pose la pratique de l'éducation à domicile. Mais le sujet plus pointu reste à déterminer.»

L'étudiante a reçu pour cela une bourse d'excellence de 105 000 $ pour trois ans du CRSH ainsi qu'une bourse du FQRSC, qu'elle a dû refuser. Récemment, l'Association francophone pour le savoir lui accordait son Prix d'excellence pour étudiants-chercheurs accompagné d'une bourse de 5000 $ pour son travail de maîtrise.

En plus d'être mère, enseignante et étudiante, Christine Brabant est également entraîneur-chef des meneuses de claques de l'équipe de football du Vert et Or, chef de la section alto du Chœur symphonique de Sherbrooke et bénévole à l'Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. «Tout est une question d'équilibre», termine-t-elle.

Retour à la une 


Christine Brabant, étudiante à la maîtrise en éducation, a conduit la première étude québécoise sur l'éducation à domicile.

Photos SSF : Roger Lafontaine

 

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca