Liaison, 2 septembre 2004
L'orage gronde à la FEUS et au REMDUS
STÉPHANIE RAYMOND
L'orage gronde dans les associations étudiantes. La Fédération
étudiante (FEUS) et le Regroupement des étudiantes et étudiants de
maîtrise, de diplôme et de doctorat (REMDUS) se sont mobilisés en cette
rentrée 2004 pour protester contre les coupes en aide financière du
dernier budget provincial. Ce qu'ils réclament : que le ministère de
l'Éducation du Québec fasse marche arrière, ni plus ni moins. Sinon, des
actions pourraient être entreprises, disent-ils.
Le président de la FEUS, Jean-Patrick Brady, et le président par
intérim du REMDUS, Philippe-Olivier Giroux, ont dénoncé en conférence de
presse le fait que 80 % de l'aide financière soit désormais distribuée
sous forme de prêts et 20 % en bourses, au lieu du traditionnel partage
50-50. C'est que pour une aide financière de 5000 $, le plafond des prêts
est passé de 2460 $ à 4630 $. Résultat : les étudiantes et étudiants les
plus pauvres payeront la facture.
«Et c'est à cette jeunesse endettée qu'on demandera de garder le phare
dans quelques années, dénonce Jean-Patrick Brady. Le MEQ a une vision à
très court terme.»
La FEUS et le REMDUS craignent d'abord que cela décourage les
étudiantes et étudiants d'entreprendre des études supérieures.
L'endettement moyen des étudiants au 2e cycle passera en effet de 14 500 $
à 23 600 $. Le scénario est encore pire pour les étudiants de 3e cycle,
avec un trou dans leur budget de 30 000 $ au lieu de 18 500 $.
Deuxième conséquence : les étudiantes et étudiants travailleront
davantage pour joindre les deux bouts, ce qui pourrait être dangereux pour
la réussite de leurs cours.
Finalement, on affirme que le gouvernement n'est pas logique dans ses
décisions. «Québec dit vouloir encourager la natalité. Il veut aussi que
30 % de la population soit titulaire d'un baccalauréat en 2010, et il
annonce qu'entre 800 et 1000 nouveaux professeurs seront engagés en 2012.
Mais les coupes en aide financière vont à l'encontre de tout cela»,
indique Philippe-Olivier Giroux.
Soucila Badaroudine, responsable de l'aide financière à l'Université, a
indiqué que les compressions touchaient 5787 étudiantes et étudiants de l'UdeS,
soit 50 % des étudiants à temps plein. «Ces étudiants sont perturbés, ils
ont l'impression d'être aspirés par des sables mouvants», a-t-elle
affirmé.
La FEUS et le REMDUS préviennent le ministre de l'Éducation, Pierre
Reid, que des actions pourraient être entreprises s'il ne change pas
d'idée. «Nous allons contacter des personnes influentes, notamment le
premier ministre Jean Charest. Nous pourrions aussi organiser des actions,
une marche par exemple. Nous travaillons de plus avec les autres
associations étudiantes du Québec pour mener une action concertée»,
termine Philippe-Olivier Giroux.
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