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Liaison, 8 avril 2004
Julie Dionne, doctorante en mathématiques deux fois
honorée
À l'école de l'engagement
SOPHIE PAYEUR
Toutes les occasions qui se sont présentées à elle, Julie Dionne les a
saisies. Son passage à l'école secondaire, elle l'a consacré autant à ses
études qu'à un groupe d'entraide pour les personnes aux prises avec des
idées suicidaires. Au cégep, elle a fondé une cuisine communautaire pour les
étudiants dépourvus et a coordonné le journal étudiant. Et son entrée à
l'Université n'a absolument rien changé à son itinéraire soucieux du
bien-être collectif. Son entêtement à changer les choses irradie partout sur
le campus et même à l'extérieur. Tout récemment, Julie Dionne a reçu deux
prix prestigieux qui saluent bien bas son engagement, non seulement dans la
région, mais aussi à l'échelle nationale.
Doctorante en mathématiques, Julie Dionne vient en effet de se voir
honorée… deux fois plutôt qu'une. Les Administratrices universitaires du
Canada lui ont décerné un prix d'excellence pour ses résultats scolaires
remarquables, son leadership au sein de la communauté universitaire et son
engagement bénévole dans la collectivité. Chaque année, cet organisme
attribue trois prix semblables à des étudiantes de maîtrise ou de doctorat,
toutes disciplines confondues. Le but est de générer, pour l'ensemble du
Canada, des modèles de jeunes femmes actives et engagées. D'une valeur de
1000 $ chacune, les bourses honorent trois étudiantes d'une région choisie.
Le Québec est le territoire désigné pour 2004 et les prix sont décernés
uniquement aux femmes de la province.
Et comme si ce n'était pas suffisant, le 20e Défi étudiant de
l'Université lui a décerné son prix Hommage, qui souligne le parcours et
l'engagement exceptionnels de Julie dans la vie étudiante. «Je suis
incapable de laisser passer les choses qui m'irritent : c'est plus fort que
moi!» confie-t-elle, surprise mais ravie d'être ainsi honorée.
Lorsqu'une façon de faire lui semble inacceptable ou que les choses
tournent en rond, Julie sent le besoin de passer à l'action. «Il faut
toujours que je mette mon grain de sel!» Dès le début de son bac en
mathématiques, elle s'implique au sein de la FEUS, de l'AGES et de l'AMATHEUS.
Elle s'investit notamment dans la refonte du programme de mathématiques.
«Une fois que j'ai mis le doigt dans l'engrenage, tout le reste y est
passé!» Au cours des années qui suivent, Julie Dionne verse une partie
considérable de son énergie dans l'amélioration du sort des étudiantes et
étudiants du campus.
Vice-présidente au Conseil national des cycles supérieurs de la
Fédération étudiante universitaire du Québec en 2002, Julie s'occupe de
dossiers tels que la propriété intellectuelle des étudiants. Au cours de la
même année, elle siège au REMDUS à titre de vice-présidente aux affaires
externes. Puis, en 2003, elle fait sa marque comme vice-présidente aux
affaires académiques du même regroupement. En plus de représenter le REMDUS
au Conseil d'administration de l'Université, Julie participe aux discussions
du Conseil de recherche des cycles supérieurs. Elle aide à concevoir le
Guide étudiant des études supérieures recherche, un outil très précieux à
ses yeux. Julie prend également part aux travaux du programme de soutien à
la qualité de l'encadrement aux études supérieures en plus de mettre la main
à la pâte de quatre mémoires déposés par le REMDUS. «Tous ces engagements
nécessitent une très bonne vision du monde de la recherche», précise la
jeune femme au regard pétillant. Elle siège enfin au conseil
d'administration de l'ACFAS, l'Association francophone pour le savoir.
Selon elle, les personnes qui se contentent d'effectuer leurs études sans
s'impliquer dans la vie parascolaire passent à côté de quelque chose
d'important. «S'engager dans des organismes et initier des activités est
tout aussi formateur que les cours universitaires. C'est regrettable que peu
de personnes osent le faire. Néanmoins, je crois que les étudiantes et
étudiants du campus de Sherbrooke sont particulièrement actifs de ce côté.»
Son mandat au REMDUS vient tout juste de se terminer, mais Julie a déjà
proposé ses services à la Fondation FORCE ainsi qu'à la radio étudiante.
Après avoir obtenu son doctorat en théorie des représentations des algèbres,
la jeune femme espère faire carrière en recherche. Elle sait que la tâche
sera ardue… mais elle foncera à coup sûr. Bien qu'elle mijote certains
projets, Julie ne connaît pas encore précisément comment se concrétisera la
poursuite de ses activités sociales, mais elle sait que les occasions seront
nombreuses. Et elle n'hésitera pas à les saisir.
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Pour Julie Dionne, les personnes qui se contentent d'effectuer leurs
études sans s'impliquer dans la vie parascolaire passent à côté de
quelque chose d'important.
Photo SSF : Roger Lafontaine |