Liaison, 4 mars 2004
Les travaux de Stephen C. Cunnane
Métabolisme et vieillissement du cerveau
Grâce aux contributions de la campagne Un parti pris pour l'Université de
Sherbrooke, le renommé professeur Stephen C. Cunnane, titulaire d'une Chaire
de recherche du Canada, poursuit au Centre de recherche sur le
vieillissement ses travaux sur le métabolisme et le vieillissement du
cerveau.
Plusieurs facteurs ont contribué à la décision de Stephen Cunnane de
quitter Toronto pour Sherbrooke, notamment la possibilité de poursuivre sa
passion d'une meilleure connaissance des fonctions cérébrales. Si ses
travaux précédents portaient sur l'étude des acides gras chez l'enfant, la
possibilité de travailler avec des chercheuses et chercheurs de qualité dans
un institut réputé et de développer des collaborations avec les divers
laboratoires de recherche de la région l'a encouragé à poursuivre ses
recherches chez les personnes âgées.
Très intéressé par la nutrition, Stephen Cunnane veut comprendre le lien entre
l'utilisation des acides gras par l'organisme et le maintien ou la perte des
fonctions cognitives au cours du vieillissement. Une connaissance plus
approfondie de ce lien pourrait mener à de nouvelles recommandations
alimentaires, à la mise au point de médicaments, à une meilleure
compréhension des fonctions cérébrales et au maintien de l'autonomie. À long
terme, la qualité de vie des personnes âgées s'en trouverait améliorée et
les coûts des soins de santé réduits.
«Les travaux de Stephen Cunnane pourraient permettre de prédire de façon
précoce l'apparition de désordres cognitifs et de mettre au point
différentes stratégies de prévention», spécifie Hélène Payette, directrice
du Centre de recherche sur le vieillissement de l'IUGS. «Son expertise
complète celle des chercheurs du Centre et elle contribue à notre objectif
qui est de prévenir, retarder ou pallier la perte d'autonomie chez les
personnes âgées.»
Au Centre de recherche sur le vieillissement, Stephen Cunnane se penchera
sur la manière dont l'organisme d'une personne âgée utilise les acides gras
qu'elle mange afin de comprendre l'influence de cette utilisation sur ses
fonctions cognitives. «Près de 20 % des personnes de 65 ans et plus voient
leur mémoire, leur langage ou leur raisonnement se détériorer», rappelle le
chercheur. «Je veux mesurer la transformation par oxydation des AGPI en
carburant pour le cerveau, la consommation par le cerveau de glucose et de
beta-hydroxybutyrate, la contribution des AGPI et du cholestérol aux
mécanismes de neurotransmission, l'impact de la consommation
d'oligo-éléments sur l'utilisation des acides gras par l'organisme et le
métabolisme énergétique, les effets d'une stimulation chronique du système
immunitaire telle qu'une inflammation sur l'utilisation des acides gras.»
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