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Liaison, 11 décembre 2003
Maroc, jeunesse et politique
ÉMILIE BÉLAND
Journaliste étudiante
Au début du mois d'août, Gabriel Clermont Daigneault, étudiant en droit
et en relations internationales, reçoit un appel du ministère des Affaires
étrangères et du Commerce international (MAECI). On lui demande s'il désire
représenter le Canada au Congrès mondial des jeunes qui se déroule au Maroc
deux semaines plus tard, soit du 16 au 28 août. Il s'empresse d'accepter
l'offre et s'envole pour Casablanca en compagnie d'une autre étudiante de
l'Université, Caroline Brodeur, qui poursuit actuellement ses études de
service social en France.
Une occasion inespérée
C'est grâce à leur présence à la simulation des Nations Unies qui se
déroule chaque année à New York que Gabriel et Caroline ont pu être choisis
pour participer au congrès. Là-bas, les deux étudiants de la délégation
sherbrookoise, dont Caroline était la chef pour la troisième année
consécutive, ont rencontré des gens du MAECI qui ont remarqué la qualité de
leur travail et leur facilité à s'adapter à plusieurs situations.
L'occasion de participer au Congrès mondial des jeunes est toutefois
arrivée de façon inattendue : «J'ai reçu un coup de téléphone du MAECI au
début du mois d'août, explique Gabriel, deux semaines avant de partir. On
m'a dit qu'au Maroc, il ne s'agirait pas d'une simulation, mais d'un vrai
congrès où j'allais porter la voix du Canada. C'était particulier parce que
le mandat n'était pas très clair, mais j'avais déjà lu beaucoup sur les
sujets à être abordés lors du congrès, soit le développement durable, la
solidarité et la tolérance.»
Un agenda bien rempli
Organisé par le gouvernement marocain, l'organisation non gouvernementale
(ONG) Peace Child International et les Nations Unies, le Congrès jeunesse
international 2003 a réuni 1000 jeunes de 151 pays. Parmi eux se
retrouvaient des représentants officiels, des jeunes activistes membres
d'ONG et des journalistes, tous âgés entre 14 et 25 ans. Le programme de la
rencontre se divisait en différents volets : discussion entre groupes
régionaux sur les principaux enjeux du congrès, projets d'action sur le
terrain ou rédaction de la déclaration de Casablanca, qui représentait
l'appel politique international des jeunes en 2003, puis adoption de la
déclaration.
Gabriel Clermont Daigneault a eu la chance de faire partie de l'équipe de
14 jeunes qui ont rédigé cette déclaration remise aux Nations Unies et au
roi Mohammed VI du Maroc. «J'étais content, précise-t-il, parce qu'avec la
simulation et les cours sur l'ONU, j'étais très habitué à la rédaction de ce
genre de document. Je savais que c'était une grosse charge de travail qui
arrivait, mais ç'a été une belle expérience.»
Une belle expérience qui s'est révélée tout un défi! Les nuits ont été
courtes et les négociations très longues durant les quatre jours consacrés à
l'écriture de la déclaration. Le premier problème a été d'ordre
linguistique. Comme la plupart des représentants à la table ne parlaient pas
la même langue, Gabriel a dû faire le traducteur tout au long des
discussions! Il n'était pas toujours facile non plus de concilier les
intérêts de tous les membres, même si Gabriel a senti une conscience globale
sur des sujets comme l'éducation, l'égalité des sexes ou le respect de
l'environnement.
Le représentant des jeunes du Canada souligne que la partie la plus
difficile a été la présentation du document aux 1000 participants qui
voulaient tous y apporter des amendements… La déclaration de Casablanca a
toutefois finalement été adoptée.
Malgré ces quelques ennuis, Gabriel ne regrette en rien son expérience et
est particulièrement heureux des rencontres qu'il a faites à Casablanca :
«C'est vraiment intéressant de rencontrer une fille de 17 ans qui a sa
propre ONG contre le sida en Afrique du Sud ou un gars qui a démarré une
coopérative d'écoles en Inde avec seulement 1000 $US. Il y avait là-bas une
concentration de personnes ambitieuses et intéressantes.»
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Gabriel Clermont Daigneault a représenté la voix des jeunes du
Canada au Congrès mondial jeunesse à Casablanca, du 16 au 28 août.
Avec Caroline Brodeur, étudiante en service social, il a côtoyé des
jeunes de 151 pays réunis à Casablanca pour l'occasion.
Photo SSE : Roger Lafontaine |