Liaison, le journal de l'Université de Sherbrooke, 21 mars 2002
Se rire de la fatalité
MARTINE CÔTÉ
Centre culturel
Les Éternels Pigistes ont vu le jour en 1996, dans une volonté d’assouvir leur passion du théâtre, mais aussi dans le but de se créer "une job"! Aujourd’hui, le quintette a derrière lui deux productions, Le jeu du pendu et Quelques humains, trois nominations au Gala des Masques, Délirium, un téléroman aussi prodigieux qu’hallucinant, et de plus en plus de bonheur à offrir au public. Sa plus récente œuvre, Le rire de la mer, s’installe sur la scène de la Salle Maurice-O’Bready le 2 avril, promettant à tous un lot de rires, d’émotions troubles et de déboulonnage de lieux communs.
Jouant encore une fois dans le style qui leur convient si bien, "la comédie avec de l’angoisse dedans", les Éternels Pigistes ont choisi pour toile de fond l’histoire de Pénélope, une sociologue dans la trentaine qui voit ses jours comptés en raison d’un cancer. Loin de sombrer dans la fatalité, Pénélope part seule pour un long périple et livre à son amoureux les récits de ses aventures excentriques. À travers ses écrits, le public est invité à dérider la mort, à rire de la fatalité et à faire face à la caricature des angoisses et des mythes occidentaux.
Côté interprétation, Marie Charlebois, Christian Bégin, Patrice Coquereau, Pier Paquette et Isabelle Vincent montrent encore une fois leur polyvalence et leur profondeur de jeu. La mise en scène, aussi parfaite que sobre, est assumée par l’ex-comédienne des Machos, Marie Charlebois. Quant à l’auteur Pierre-Michel Tremblay, à la fois professeur à l’École nationale de l’humour et scénariste à ses heures pour Un gars, une fille, Le Grand Blond avec un show sournois et des humoristes prolifiques tels Jean-Michel Anctil et Marie-Lise Pilote, il prouve encore son talent à se rire de la vie autant que de la mort.
Le 2 avril au Centre culturel, les Éternels Pigistes se paieront une bonne dose de rocambolesque, de rires et de douces moqueries!
Le rire de la mer, dernière production de la troupe Les Éternels Pigistes, aborde la fatalité et la mort en déboulonnant les lieux communs. Photo : Pierre Desjardins |