Évaluation périodique du programme de maîtrise en kinanthropologie

Conformément à la Politique des établissements universitaires du Québec relative à l'évaluation des programmes existants adoptée par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) le 28 mars 1991, politique qui prévoit la diffusion des résumés des résultats de l'évaluation périodique des programmes, et conformément à la Politique de diffusion des résultats des évaluations périodiques des programmes de l'Université de Sherbrooke adoptée par le Conseil d'administration le 25 septembre 1995, voici le résumé de l'évaluation périodique du programme de maîtrise en kinanthropologie approuvé par le Conseil d'administration le 16 décembre 1996.

Toute évaluation périodique de programme de l'Université de Sherbrooke présente les grandes étapes suivantes : phase facultaire faite principalement par un comité d'évaluation du programme concerné constitué par le Conseil de faculté et chargé de rédiger un rapport et de le faire approuver par le Conseil de faculté; phase d'examen externe au moyen d'expertes ou d'experts externes nommés par le Comité institutionnel d'évaluation périodique des programmes de 1er cycle (CIEPP) et phase d'examen institutionnel où d'abord le CIEPP, puis le Conseil universitaire et enfin le Conseil d'administration examinent le rapport d'évaluation comprenant les rapports d'évaluation interne, les avis des expertes ou des experts et le plan d'action approuvés par le Conseil de faculté.

La maîtrise en kinanthropologie de l'Université de Sherbrooke existe depuis 1977. La dernière modification majeure du programme remonte à 1986. Les objectifs généraux actuels sont de mieux connaître et comprendre l'être humain en mouvement, de même que le mouvement qu'il produit; de démontrer cette compréhension en l'appuyant sur un modèle d'analyse systémique de l'humain en mouvement, basé sur une approche multidisciplinaire et une perspective de développement de cet humain; d'appliquer ce modèle d'analyse systémique à différentes clientèles physiquement actives; de développer des connaissances et des habiletés en recherche afin de pouvoir contribuer au développement de la recherche en kinanthropologie.

Les objectifs spécifiques sont d'identifier et de comprendre, grâce au modèle systémique, l'interaction des différentes composantes mises à contribution lors de la pratique de l'activité physique, que ces composantes soient reliées aux dimensions écosystémiques ou biosystémiques; de développer une connaissance des mécanismes et des phénomènes intervenant dans la pratique de l'exercice physique de type aigu ou chronique et de leurs interactions; de développer une sensibilisation aux différents secteurs de recherche en kinanthropologie; de développer ses connaissances en relation avec les principaux outils de la science et d'apprendre à les utiliser; d'identifier des clientèles physiquement actives, d'en cerner les caractéristiques de développement et de fonctionnement, à partir d'une approche systémique de l'être humain en mouvement.

Depuis 1990, le programme compte plus de dix nouvelles inscriptions par année; entre trois et huit diplômées et diplômés par année. Une quinzaine de professeures et de professeurs sont directement engagés dans le programme. Quant aux neuf autres collègues, quelques-uns apportent à l'occasion une certaine collaboration. Ce programme est caractérisé par l'approche systémique et par l'interdisciplinarité, le tout en regard de l'être humain en mouvement et du mouvement de l'être humain.

Le comité d'évaluation de la maîtrise en kinanthropologie a été créé le 30 janvier 1995. Celui-ci était composé de six membres : René Therrien, président, Denis Gagnon, secrétaire, ainsi que Jean-Pierre Cuerrier, Paul Deshaies, Georges B. Lemieux, Raymond Nadon et Roch Roy, s'ajoutant comme collaborateur.

Les éléments d'évaluation prioritaires étaient les suivants : la validité des contenus, les besoins de la société au niveau de la recherche, l'originalité et la place du programme dans le réseau des universités québécoises, l'intégration du programme, le profil souhaité des diplômés, la cohérence entre les objectifs et la structuration des cheminements et du degré d'obligation des activités pédagogiques, la cohérence entre les objectifs du programme et les activités pédagogiques, l'adéquation entre les contenus et les objectifs de chaque activité, l'intégration de la formation théorique et des habiletés de recherche, les ressources professorales, les caractéristiques des diplômés issus du programme.

Les principales forces du programme sont les suivantes : la réponse à des besoins réels de la société en matière de santé et d'activité physique et la réponse à un besoin d'intervenants hautement qualifiés par le biais de la recherche et de la méthode scientifique; la qualité de l'approfondissement des connaissances multidisciplinaires du champ d'étude de la kinanthropologie; le seul programme de maîtrise de type recherche à l'Université de Sherbrooke à avoir comme objectif l'étude de l'être humain en mouvement et du mouvement de l'être humain; le seul programme de maîtrise de type recherche, au Québec, à avoir comme objectif une utilisation de l'approche systémique dans l'étude de l'être humain en mouvement; la cohérence des activités pédagogiques (cours, séminaires) avec les objectifs du programme; la diversité des méthodes pédagogiques utilisées; la variété des méthodes d'évaluation des apprentissages utilisées; la qualité de la correction des travaux et examens; la pertinence des modes d'évaluation; le souci constant de tous les intervenants d'améliorer l'enseignement et l'encadrement; les efforts de certains professeurs et professeures pour stimuler une ambiance de recherche; la grande disponibilité des professeures et professeurs pour l'encadrement individuel des étudiantes et étudiants du programme; la gestion personnalisée des dossiers étudiants; les activités à 93 p. 100 sous la responsabilité de professeurs réguliers; la qualité et quantité suffisante du corps professoral et du personnel de soutien et technique; le niveau acceptable du coût des opérations; l'équipement de base suffisant en quantité et qualité; l'augmentation du taux de diplomation et la poursuite de 50 p. 100 des diplômés au 3e cycle.

Les principales faiblesses du programme sont les suivantes : la réponse par un cheminement unique à deux types de besoins, soit une formation menant vers le 3e cycle et une formation ouverte à une intervention professionnelle hautement qualifiée; le manque d'efforts d'arrimage du programme avec certains programmes de 3e cycle de l'Université de Sherbrooke; les visées trop larges des objectifs, en ce qu'ils ne sont clairement orientés ni vers le 3e cycle ni vers l'intervention professionnelle (ambiguïté); les objectifs de niveaux cognitifs supérieurs (analyse, synthèse, évaluation/critique) insuffisamment explicités; l'absence d'un plan organisé de recrutement de la clientèle étudiante; le peu d'étudiantes et d'étudiants boursiers d'excellence d'organismes reconnus; le nombre insuffisant d'étudiantes et d'étudiants recrutés; une ambiance insuffisante pour la recherche; le peu d'activités complémentaires pour stimuler l'intérêt et les échanges informels; le peu de participation des membres du corps professoral aux activités complémentaires; la forte tendance des professeures et professeurs à travailler de façon individuelle; le peu de professeures et professeurs actifs en recherche d'une façon continue; le peu de regroupements formels de chercheuses et chercheurs à l'interne comme à l'externe; le niveau de subvention en général peu élevé et particulièrement en provenance d'organismes subventionnaires reconnus; le faible niveau des productions dans des revues avec jury.

Le 20 avril 1996, François Péronnet, professeur titulaire de l'Université de Montréal, et Roger Gauthier, professeur titulaire de l'Université d'Ottawa, ont effectué une visite à titre d'évaluateurs externes. Ils ont déposé leur avis à la mi-mai 1996. Le comité d'évaluation de la maîtrise en kinanthropologie avait formulé 35 recommandations reçues le 21 mars 1996 par le conseil de la Faculté d'éducation physique et sportive. À la suite de la visite des experts, du rapport de ces derniers et des remarques ou questions du CIEPS, un rapport complémentaire du comité d'évaluation de la maîtrise en kinanthropologie et un plan d'action ont été rédigés et approuvés le 25 juin 1996 par le conseil de la Faculté d'éducation physique et sportive. Ce rapport complémentaire comprend 37 recommandations, soit deux de plus que dans le rapport du 21 mars 1996, pour tenir compte des avis des experts et du CIEPS. Plusieurs des 35 recommandations initiales ont également été modifiées.

Les principales recommandations approuvées sont les suivantes : introduire un cheminement de type cours et un cheminement de type recherche et revoir les objectifs en conséquence, introduire le domaine de recherche en intervention et favoriser les deux domaines de recherche (intervention et biomécanique), maintenir le leadership principal dans la formation reliée à l'étude de l'être humain en mouvement et du mouvement de l'être humain, identifier et regrouper les professeures et professeurs chercheurs autour des domaines de recherche prioritaires, développer une stratégie de recrutement de nouveaux professeurs et professeures en tenant compte des départs à la retraite et des domaines de recherche privilégiés, mettre en place un mécanisme susceptible de favoriser une ambiance de recherche, favoriser les collaborations interfacultaires, augmenter le nombre de publications de travaux de recherche. Le plan d'action approuvé par le conseil de faculté prévoit donner des suites aux recommandations dans un temps très court. L'introduction du double cheminement (type recherche et type cours) a été instauré à la fin de l'automne 1996.

Le rapport d'évaluation de la maîtrise en kinanthropologie, incluant le plan d'action, a été déposé le 7 octobre 1996 et approuvé par le Conseil universitaire le 2 décembre 1996. Le Conseil d'administration de l'Université de Sherbrooke a reçu le rapport et approuvé le résumé de l'évaluation périodique du programme de maîtrise en kinanthropologie le 16 décembre 1996.