L'accès, c'est l'autonomie

Pour la deuxième édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées, le comité organisateur de chaque région sensibilisera la population aux réalités des personnes ayant un handicap. Cette semaine a débuté le 3 décembre, soit la Journée internationale de la personne handicapée décrétée par l'Organisation des Nations Unies en 1992.

Ainsi, jusqu'au 9 décembre, l'Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) mettra en relief les besoins les plus pressants des personnes handicapées en misant sur le thème L'accès : c'est l'autonomie... Tout le monde y gagne. Un thème plutôt large qui touche plusieurs aspects comme l'accès à l'éducation, au travail, aux services de transport, aux sports et loisirs, au logement, etc.

Pour Jean-Pierre Boucher, coordonnateur des services pour les personnes handicapées aux Services à la vie étudiante, cette semaine de sensibilisation est très importante, puisqu'elle permettra aux étudiantes et étudiants ainsi qu'aux membres du personnel de l'Université de se familiariser avec les différents services offerts. <<Sur le campus, il y a encore des gens qui ignorent l'existence de nos services>>, dit-il. Chantal Milot, quant à elle, y voit un moyen de sensibiliser les gens aux besoins et capacités des personnes handicapées. <<Cette semaine ne reconnaît pas les compétences des personnes handicapées plus que les autres semaines, elle vise plutôt à souligner que les personnes handicapées sont capables autant que les autres de réussir>>, mentionne la bachelière en psychoéducation et personne-ressource auprès de personnes handicapées.

L'Université de Sherbrooke abonde déjà dans le sens de l'accès à l'autonomie. En ce qui a trait à l'accès à l'éducation, notamment, les étudiantes et étudiants aux prises avec une déficience motrice, visuelle ou auditive ont accès à des outils et services leur permettant d'avoir une formation adaptée à leurs besoins. <<Une personne handicapée peut avoir besoin de moyens techniques ou humains pour fonctionner dans un cours de la même façon que les autres étudiantes et étudiants. C'est pourquoi nous offrons des services de prise de notes, d'accompagnement, de lecture sur cassette ou de transcription de notes de cours>>, explique Jean-Pierre Boucher.

Il existe également le Centre de soutien technique à la Bibliothèque des sciences humaines. Ainsi, les étudiantes et étudiants ont accès à une imprimante et un clavier en braille, un synthétiseur vocal, une télévisionneuse, tous des appareils qui peuvent les aider dans leur formation universitaire.

Les principes d'intégration

Trois grands principes sont à retenir lorsque l'on parle de l'intégration des personnes handicapées au sein de l'Université. Premièrement, l'intégration doit s'effectuer à parts égales, sans discrimination ni privilège. Ensuite, la réalisation de l'intégration est une action autonome de la personne et finalement, le rôle des services aux personnes handicapées est de fournir les moyens et le soutien appropriés pour favoriser cette réalisation. C'est selon ces principes que Jean-Pierre Boucher travaille. <<Nous devons évaluer avec l'étudiante ou l'étudiant quels sont ses besoins pour pouvoir les combler le mieux possible, croit le coordonnateur. Nous sommes là pour aider et soutenir les étudiantes et étudiants ayant un handicap.>>

Des barrières techniques aux barrières physiques

Il n'y a pas qu'au niveau technique que l'Université peut agir pour intégrer les gens atteints d'une déficience. L'accessibilité aux pavillons fait également partie des services offerts aux personnes handicapées. <<Par exemple, mentionne Jean-Pierre Boucher, nous avons déjà modifié un comptoir dans une salle de classe pour qu'une étudiante en biologie puissent y avoir accès avec son fauteuil roulant.>> Le Centre sportif, avec ses stationnements pour personnes handicapées, ses douches spéciales et ses aménagements particuliers, contribue également au mieux-être de cette clientèle.

Au Centre culturel, des rénovations sont présentement en cours afin d'améliorer la sécurité et l'accessibilité du public. Pour Jacques Labrecque, directeur du Centre culturel, l'accès public est primordial. <<Nous desservons l'ensemble de la population de l'Estrie, il faut donc faciliter l'accès à tout le monde.>>

De plus, le Centre culturel a réaménagé la salle de spectacle. On y a rajouté six espaces centraux au parterre pour les gens qui se déplacent en fauteuil roulant et les quatre espaces le long des murs au milieu de la salle offrent maintenant une visibilité accrue. Les ascenseurs atteindront tous les étages. Ainsi, les gens pourront aller au balcon, au parterre et même dans la salle de répétition.

Le Centre culturel prête également, depuis un moment, un système d'écoute sur bande FM pour les gens malentendants. Ces personnes peuvent alors syntoniser le spectacle et amplifier le son en fonction de leur besoin auditif. Pour une personne sourde, le Centre peut installer, selon la demande, un système d'éclairage pour l'interprète-accompagnateur. <<Il est rare qu'on demande notre aide, car les gens sont très autonomes, mais au besoin, nous avons le matériel nécessaire>>, soutient Jacques Labrecque.

En favorisant l'intégration des personnes handicapées, l'Université tient compte des besoins particuliers des gens ayant une déficience motrice, visuelle ou auditive.

France Gaignard

Vignette

Chantal Milot, personne-ressource auprès de personnes ayant une déficience, développe une complicité avec les personnes pour qui elle prend des notes. Jean-Pierre Boucher, coordonnateur des services pour les personnes handicapées des Services à la vie étudiante, les aide à s'intégrer au milieu universitaire en les conseillant sur les différents services offerts.