De nouvelles subventions pour la chaire en acoustique

Les travaux réalisés dans le cadre de la chaire industrielle en acoustique de l'Université de Sherbrooke se poursuivront pendant cinq autres années grâce au renouvellement des subventions versées par l'Institut de recherche en santé et en sécurité du travail (IRSST) et par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

Créée en avril 1992, la chaire industrielle en acoustique est placée sous la responsabilité de Jean Nicolas, professeur-chercheur et vice-recteur à la recherche de l'Université de Sherbrooke. Ses travaux sur l'acoustique, les vibrations et la réduction à la source des bruits industriels excessifs ont valu à Jean Nicolas et à son équipe de recherche une réputation mondiale pour son approche audacieuse et novatrice. "Alors que des équipes travaillaient à étouffer les bruits, nous avons pensé à les réduire à la source. Les applications en industrie sont nombreuses et nous travaillons avec des compagnies comme Bombardier, Venmar, Alumax, Bestar, Kharu, Greybec, Perfecta et Molson", explique Jean Nicolas.

Cette application de la recherche à l'industrie s'inscrit dans le mandat de l'IRSST qui a contribué pour 750 000 $ sur cinq ans au financement de la chaire. Jean Yves Savoie, directeur de l'IRSST, affirme que le problème du bruit préoccupe grandement le milieu du travail et les intervenants du réseau québécois de la santé et de la sécurité au travail : "Parmi les objectifs de prévention que poursuit l'IRSST, le contrôle du bruit est un enjeu majeur. Depuis le début, l'équipe de Jean Nicolas a contribué de façon significative au développement des connaissances en cette matière. Grâce aux applications concrètes qui découlent de ces nouvelles connaissances et aux liens étroits que l'équipe entretient avec l'industrie, ce sont les travailleuses et les travailleurs, ainsi que les entreprises qui en bénéficient en tout premier lieu."

Importante initiative du CRSNG

En effet, les cas de surdité et de déficiences auditives arrivent en deuxième place au rang des maladies professionnelles. Le bruit excessif est aussi reconnu pour l'influence négative qu'il a sur le comportement au travail. "Nous sommes heureux de pouvoir poursuivre nos travaux qui permettront de réduire le bruit en proposant de nouvelles techniques de conception de machinerie industrielle", a déclaré Jean Nicolas.

Pour sa part, Tom Brzustowski, président du CRSNG, a rappelé que la subvention de 125 750 $ que le Conseil versera à la chaire en acoustique au cours des cinq prochaines années représente une importante initiative du CRSNG dans un domaine relié à la santé et à la sécurité au travail. "La subvention fédérale est accordée en vertu du Programme de partenariats de recherche du CRSNG. Ce programme contribue à favoriser les occasions de transfert de technologies et les retombées économiques de la recherche universitaire pour le secteur privé", a indiqué le président.

D'ailleurs, le Programme de professeurs-chercheurs industriels compte parmi les nombreux programmes appuyés par le CRSNG par l'intermédiaire du Programme de partenariats de recherche, qui vise à favoriser la recherche en sciences naturelles et en génie dans des domaines offrant des possibilités uniques pour l'industrie et répondant à des besoins industriels.

Une longueur d'avance

La portée novatrice des travaux de Jean Nicolas et la renommée internationale de son équipe réjouissent le recteur Pierre Reid : "L'Université de Sherbrooke compte plus de 25 centres de recherche et six chaires qui lui permettent de garder une longueur d'avance dans autant de secteurs et aussi de contribuer à former des étudiantes et étudiants dans des domaines de recherche importants. Les travaux de Jean Nicolas et ceux de son équipe du Groupe d'acoustique et vibrations favorisent notre collaboration auprès de grandes entreprises et répondent à notre mission de service à la collectivité en permettant de lutter contre le bruit, un des pires fléaux industriels."

Il existe peu de laboratoires de recherche sur la prévention du bruit. Au Canada, celui de Sherbrooke est de loin le plus important. On en retrouve en France, en Allemagne et dans les pays scandinaves. Grâce à la chaire en acoustique de Jean Nicolas, les progrès en réduction de bruit en milieu de travail ont été majeurs : formation des ingénieurs pour qu'ils intègrent le contrôle du bruit à l'étape de l'achat ou de la conception de machinerie industrielle, réalisation de logiciels en acoustique prévisionnelle et génération d'antibruits pour neutraliser des bruits.

Une formation intégrée

À moyen terme, Jean Nicolas et ses collègues de recherche veulent contribuer à ce que la formation en santé et sécurité au travail, notamment sur la réduction du bruit, soit véritablement intégrée à la formation de tous les ingénieurs et ingénieures du Québec, qu'ils étudient à l'Université de Sherbrooke ou dans une autre université québécoise.

De façon unanime, les partenaires ont rendu hommage à Jean Nicolas, qui a déjà remporté plusieurs victoires sur le bruit industriel et qui pourra poursuivre ses travaux grâce à ses convictions, à ses qualités scientifiques et à son sens de l'organisation.

Gilles Pelloille

Vignette

Jean Nicolas, professeur-chercheur en acoustique et vice-recteur à la recherche, explique aux invités du CRSNG, de l'IRSST et de l'Université comment les modifications apportées à cette lame de scie ronde permettent de réduire considérablement le bruit qu'elle émet en opération.