Claude Lamothe : le crack du violoncelle

Musicien éclectique, Claude Lamothe rallie les sonorités classiques du violoncelle à la fougue électrique du rock. Véritable représentant de cette fin de siècle, il offre une toute nouvelle expérience sensorielle, digne des Carbone 14 et de La La La Human Step.

Le 7 novembre, le Centre culturel accueillera Claude Lamothe et ses quatre musiciens à la Salle Maurice-O'Bready. Virtuose au parcours éclaté, Lamothe offrira un spectacle haut en couleur tant par l'énergie vibrante qu'il dégage que par son exploitation maximale des possibilités sonores et techniques du violoncelle.

Symptôme d'une carrière montante, il a lancé Nu, son premier album solo, en novembre 1995 : un chef-d'oeuvre où s'entrecroisent des sonorités rappelant tantôt Bach, tantôt Hendrix. Cet acrobate de l'archet, bachelier en interprétation, a commencé sa carrière comme membre fondateur, en 1983, de l'orchestre de chambre I Musici de Montréal. En 1988, il est passé du classique à la musique contemporaine avec le Nouvel Ensemble Moderne, en compagnie duquel il a été soliste au Carnegie Hall de New York en 1989 et au Konzert Gebouw d'Amsterdam en 1992.

Renouant avec ses amours de jeunesse, Claude Lamothe a ensuite replongé dans l'univers électrique en collaborant avec les artisans de la chanson, du théâtre, du cinéma et de la télévision. C'est ainsi qu'il a créé les musiques de Voix Parallèles en 1990 et qu'il a participé à la dernière tournée de Pauline Julien en 1991. Côté théâtre, il a travaillé à quelques reprises avec Carbone 14 (La Forêt, 1994 et Les Âmes mortes, 1996) et a composé la musique de la pièce Albertine en cinq temps de Michel Tremblay, présentée à l'Espace Go de Montréal. Par ailleurs, les cinéphiles québécois ont pu le voir dans Eldorado, film réalisé par Charles Binamé en 1994. Tout récemment, à l'hiver 1997, il a composé la trame sonore du téléroman Bouscotte, de Victor-Lévy Beaulieu.

Ce n'est qu'en 1991 que ce gars de la Mauricie a formé son propre groupe rock et qu'un violoncelle électrique a été conçu pour épater littéralement la galerie. Il s'est produit d'abord à Montréal pour conquérir ensuite la scène internationale, notamment en 1995 lorsqu'il a représenté Antenne-Québec au Printemps de Bourges. Au Québec, on a pu le voir au Festival de Jazz de Montréal, au Festival de Musique actuelle ainsi qu'au Festival d'été de Québec. Bien qu'il soit désormais reconnu comme un compositeur-interprète hors du commun, il s'est confié en 1996 à la revue de la SOCAN, Paroles et Musique, en s'exprimant ainsi : <<La composition, pour moi, c'est un accident. À la base, je suis un violoncelliste, un interprète, c'est là qu'est mon expertise. Je suis devenu compositeur par la bande, en passant par le monde de l'impro et tous ces souterrains de la musique actuelle underground.>>

Le magicien du violoncelle se produira sur la scène avec ses quatre musiciens : le batteur Marc Bonneau, le bassiste Jacques Roy et les violoncellistes Anik Hébert et Guillaume Saucier. Des pièces inédites, mais aussi des créations connues, comme celles de la trame sonore du film Eldorado, seront présentées. Josée Gaulin