Un air vicié dans les locaux

Non merci!

La question de l'usage du tabac dans les lieux publics fait l'objet d'un vaste débat au Québec. Les effets extrêmement nocifs de la fumée de tabac pour les gens qui y sont exposés sont reconnus. Chaque année au Canada, 40 000 décès sont attribuables à la fumée. Celle-ci engendre des maladies cardiovasculaires, le cancer du poumon ou encore des maladies pulmonaires chroniques.

Dans le but d'assurer la sécurité et protéger la santé des membres de la communauté universitaire, l'Université de Sherbrooke applique depuis janvier 1996 une politique sur la protection des non-fumeuses et des non-fumeurs, ce qui explique la présence de fumeurs sur le parvis des facultés ou de vastes nuages blancs nauséabonds entre les portes!

Les fumeuses et fumeurs conviendront qu'il n'est pas intéressant de se rendre à l'extérieur, surtout à 20 degrés sous zéro, pour tirer de précieuses bouffées de leur cigarette. Toutefois, pour la personne ne fumant pas, le fait d'être littéralement entourée d'un nuage de fumée dans les corridors du campus n'est pas plus agréable! Les personnes non fumeuses ayant exprimé leur refus de respirer un air vicié par la fumée du tabac, l'Université a reconnu leur droit de respirer un air sain et prend les mesures appropriées pour assurer le respect de ce droit dans les lieux sous sa responsabilité.

Ainsi, il est absolument interdit de fumer dans un local ainsi que dans les aires intérieures de circulation. Depuis plus d'un an, l'Université a diffusé largement la Politique sur la protection des non-fumeuses et des non-fumeurs et les contrevenants ont été sensibilisés, ce qui a eu pour effet de réduire le nombre de fumeuses et de fumeurs entre les murs des divers bâtiments. Mentionnons que depuis le 1er juin, des personnes mandatées pour agir à titre d'inspectrices selon la Loi sur la protection des non-fumeurs dans certains lieux publics sont autorisées à émettre des constats d'infraction aux contrevenants et contrevenantes.

Évidemment, il reste toujours quelques irréductibles fumeurs et fumeuses qui font usage du tabac à l'intérieur. Selon Marcel Sylvestre et André J.G. Gervais, médecins-conseils, de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre, une analyse du risque révèle qu'une exposition à la fumée de tabac trouvée dans l'environnement (FTE), contenant environ 2,3 mg de nicotine par mètre cube d'air durant huit heures par jour, pendant 40 ans, représente un risque de cancer du poumon de 3 sur 10 000. De plus, en se basant sur des données canadiennes et américaines, on estime qu'environ 900 Québécois non fumeurs meurent chaque année des suites d'une exposition à la FTE. Celle-ci demeure le seul polluant dans plusieurs secteurs d'activité économique. Le meilleur moyen de protéger les occupants s'avère la mise en place d'une politique interdisant l'usage du tabac, telle la politique implantée sur les campus de l'Université de Sherbrooke.

Sylvie Pion
En collaboration avec le Service de santé

Vignette

Grâce à la Politique sur la protection des non-fumeuses et des non-fumeurs, la rentrée des quelque 9000 étudiantes et étudiants de l'Université s'est passée dans une atmosphère exempte de fumée de tabac.