26 mars 1998

Du béton pour le Japon!

Lisa Accurso, étudiante de deuxième année en génie civil, semble être une fille comme les autres. C'est en partie vrai, mis à part le fait qu'elle s'envolera dès la fin du mois de mai vers le Japon pour un stage d'un an dans une multinationale de béton appelée Chi Chi Bu Onoda.

Comment une étudiante de premier cycle à l'Université de Sherbrooke a-t-elle réussi à décrocher un stage rémunéré d'un an au pays du soleil levant? C'est simple et complexe à la fois. Il faut tout d'abord souligner que Lisa est une mordue du béton. En plus de participer pour la deuxième fois au concours interuniversitaire de canoë de béton (oui, oui!), elle travaille depuis déjà quelques années pour la compagnie familiale qui se spécialise... en béton!

Étant donné son expérience dans le domaine, son intérêt particulier pour la chose et le fait qu'elle soit une étudiante assidue, Lisa était une candidate parfaite. C'est pourquoi son professeur, Pierre-Claude Aïctin, n'a eu d'autre choix que de soumettre la candidature de Lisa au Japon Cooperation Program (JCP).

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Lisa Accurso, étudiante en génie civil, s'envolera à la fin du mois de mai vers le Japon pour un stage d'un an dans une multinationale de béton appelée Chi Chi Bu Onoda.
Photo audiovisuel -- Roger Lafontaine
Échange Japon-Canada

C'est par le JCP que Lisa Accurso a été mise en contact avec la compagnie japonaise. Seulement trois candidates et candidats ont été sélectionnés spécifiquement en génie civil. C'est depuis l980 que, chaque année, 25 personnes de tous les domaines de l'ingénierie sont recrutées parmi les universités canadiennes pour participer au programme. Un nombre similaire d'étudiantes et d'étudiants japonais viendront quant à eux faire leur stage dans une entreprise canadienne. Petit bémol à l'horizon par contre pour celles et ceux qui se décideraient à faire de même : Lisa et tous les autres doivent absolument suivre avant le départ deux cours de japonais.

Le japonais, le béton, ça commence à être compliqué! En plus des cours de japonais, Lisa passera le mois de mai entier à Vancouver pour une formation intensive d'intégration à la culture nipponne, formation qui lui coûtera 1500 $. Mais ce sont les seuls frais qu'elle devra débourser au cours de son périple.

La compagnie Chi Chi Bu Onoda, où travaillera Lisa, est située à Tokyo même. La stagiaire sera logée par la compagnie (dortoir, s.v.p.) et recevra un salaire de l500 $ par mois. Rien pour faire des folies, mais de toute façon, l'étudiante en génie civil sera là pour travailler. Car même si les heures normales de travail au Japon sont de 8 h 30 à 17 h 30, Lisa affirme qu'il est souvent mal vu de quitter avant 18 h ou même 19 h.

Le moral est bon

La culture nipponne peut sembler difficile à cerner et même presque incompréhensible. De plus, Tokyo, la capitale de plusieurs millions d'habitants, doit être étourdissante, rapide et incommensurable. Comment donc conjuguer avec ce croisement hallucinant de Tokyo et la culture japonaise? <<Ça va passer ou ça va casser!>>, affirme Lisa Accurso avec une assurance déconcertante. L'aventurière en elle et son intérêt pour les langues étrangères l'ont poussée à entreprendre le stage. Son perfectionnement en tant que future spécialiste du béton joue aussi pour beaucoup. <<Je m'en vais là-bas pour avoir, grâce à une autre culture que la mienne, une vision différente de l'industrie bétonnière d'ici.>>

Lisa Accurso a pour objectif de carrière de prendre la relève de la compagnie familiale. Après avoir complété son stage d'un an au Japon, il ne lui restera qu'une session à terminer avant qu'elle devienne officiellement ingénieure civile.

Frédérick Matte