D'ici l'an 2000
L'organisation du travail devra changer

Toutes les catégories de personnel et toutes les unités administratives de l'Université de Sherbrooke devront revoir l'organisation du travail dès l'an prochain afin d'absorber les compressions des subventions gouvernementales en maintenant les standards de qualité de la formation et le haut niveau de satisfaction des étudiantes et des étudiants.

Ainsi le corps professoral devra se pencher sur l'organisation de l'enseignement, regrouper des activités pédagogiques similaires ou connexes, réévaluer le nombre d'activités offertes par programme, les seuils et les capacités d'accueil, l'éventail des cours à option, la taille des troncs communs, et fixer des cibles de réduction du nombre global d'activités pédagogiques. <<Un bon exemple récent est ce que nous avons fait en regroupant les étudiantes et les étudiants en philosophie, en éthique et en théologie, explique le recteur Pierre Reid. Des cours communs entre ces trois disciplines se donnent maintenant en un seul exemplaire.>>

Une autre solution consisterait à augmenter la charge d'enseignement des membres du corps professoral, qui passerait par exemple de quatre à cinq cours. Cette mesure permettrait de réaliser des économies significatives qui pourraient aider à court terme à favoriser la transformation de l'enseignement, contribuer aux mesures extraordinaires qui seront nécessaires et permettre, à partir de 1999-2000, d'embaucher de jeunes professeures et professeurs pour remplacer une partie de celles et ceux qui vont partir. <<Nous prévoyons en effet qu'en plus des départs annoncés, une trentaine de membres du corps professoral pourraient partir à la retraite d'ici l'an 2000. En combinant différentes solutions, notamment un réaménagement de la tâche professorale que nous allons proposer aux syndicats et associations représentant le personnel enseignant, nous espérons minimiser l'impact de ces départs supplémentaires et conserver le taux de satisfaction des étudiantes et des étudiants, qui est le plus élevé des universités québécoises>>, affirme le recteur.

Quant aux autres groupes de personnel, notamment dans les services et les bureaux, la solution passe par des mesures comme l'élimination du travail fait en temps supplémentaire ou par du personnel surnuméraire. L'Université envisage aussi de mettre sur pied un programme de travail à temps partagé dont pourront profiter les personnes qui le désirent, de même qu'un programme de départs assistés pour les personnes qui n'ont pas atteint l'âge de la retraite ou de la préretraite.

D'autres mesures envisagées incluent des réductions de salaires ou une contribution sous forme d'heures de travail offertes gratuitement. En outre, les syndicats et associations seront incessamment saisis d'une demande d'abolition de l'exonération des droits de scolarité pour les membres du personnel qui bénéficient encore de ce privilège.

Selon le recteur, les syndicats et les associations représentant le personnel auront un rôle crucial à jouer dans l'implantation des différentes mesures de compression. <<Nos présidentes et présidents de syndicat et d'association ont démontré par le passé un très grand sens des responsabilités quand il s'est agi de permettre à l'Université de Sherbrooke d'affronter des difficultés majeures. Leur rôle aujourd'hui est plus déterminant que jamais et je compte sur leur collaboration et leur solidarité.>>

Gilles Pelloille