Des concessions importantes seront demandées au personnel et aux syndicats

Maintenant que le Conseil d'administration a adopté des mesures visant à réduire à son plus bas niveau possible le déficit prévu de l'exercice 1996-1997, l'Université de Sherbrooke a amorcé le processus de planification budgétaire qui devra la mener à l'équilibre budgétaire récurrent en l'an 2000, tout en lui permettant de maintenir la qualité de sa formation et le niveau de satisfaction de ses étudiantes et étudiants.

<<Nous avons lancé un cri d'alarme au début du mois pour sensibiliser toute la communauté universitaire au danger qui nous guette si rien n'est fait pour juguler un déficit possible de 52 millions de dollars en l'an 2000. Maintenant que le diagnostic est posé, il est temps d'administrer le remède, tout en dosant convenablement la posologie, déclare le recteur Pierre Reid. Même si la pilule apparaît difficile à avaler, il faut comprendre que c'est la seule voie de guérison.>>

Le cadre de travail prévoit plusieurs hypothèses. Ainsi, il est prévu l'abolition de 14 postes de direction, dont 10 postes de professeurs qui retourneraient ainsi à temps plein à leurs activités d'enseignement et de recherche.

En outre, une réduction supplémentaire du nombre de postes de personnel régulier par attrition apparaît inévitable. Même si les départs déjà annoncés de professeures et de professeurs produiront des économies récurrentes de 4,5 millions de dollars d'ici l'an 2000 et même si les économies résultant de la réingénierie des processus administratifs sont estimées à 4 millions de dollars, ces économies ne seront pas suffisantes. La réduction supplémentaire du nombre de postes devra correspondre à l'équivalent de 80 postes réguliers. De plus, la restructuration des programmes devra aussi permettre des économies du même ordre.

Plusieurs des mesures touchant l'emploi ne pourront se réaliser sans des concessions de la part des syndicats et associations représentant le personnel. <<Si chacun fait sa part, nous prévoyons que le déficit accumulé sera stabilisé à son niveau actuel d'ici l'an 2000. C'est au prix de telles concessions que nous éviterons une situation qui serait autrement intenable si rien ne se fait d'ici la fin du siècle, déclare le recteur, qui ajoute : encore faudra-t-il que le gouvernement n'accentue pas la pression d'ici là.>>

Et la recherche?

Le secteur de la recherche ne fait l'objet d'aucune mesure directe de compression et les efforts de modulation de la tâche qui seront demandés aux professeures et professeurs devront protéger leur capacité de développer la recherche à l'Université de Sherbrooke. Le recteur précise : <<Avec l'enseignement, c'est au contraire le seul domaine dans lequel nous voulons investir. Nous devons faciliter l'obtention de subventions par nos équipes de recherche, surtout par les jeunes chercheuses et chercheurs que nous entendons soutenir plus que jamais. Nous pourrons ainsi trouver des nouvelles sources de revenus pour faire prospérer la recherche à l'Université de Sherbrooke.>>

L'Université pourra également compter sur la Fondation de l'Université de Sherbrooke pour encourager la relève en recherche : <<La campagne de financement que nous avons lancée la semaine dernière auprès du grand public s'avère prometteuse à ce sujet. Elle a déjà récolté près de la moitié de son objectif de 25 millions de dollars et elle jouera un rôle primordial en accordant des subventions aux jeunes chercheuses et chercheurs. Ce développement de la recherche est vital pour l'avenir de l'Université de Sherbrooke et pour le développement de ses facultés, notamment pour la Faculté de médecine, dont la position de force au Québec est directement liée à sa capacité de recherche>>, estime le recteur.

Gilles Pelloille