Miel de pomme, cordées de bois, vêtements de parachutisme :

des travailleuses autonomes en Estrie

Miel de pomme, cordées de bois, peintures naïves, maillots de bain... et des femmes entreprenantes qui en tirent leurs gains. Ce sont ces chefs d'entreprise que des étudiantes et des étudiants du baccalauréat en études françaises ont dépeintes dans la livraison d'automne du bulletin Informelles, une publication du Centre des femmes de l'Estrie.

Le projet a pris forme autour d'une collaboration entre le Laboratoire de rédaction professionnelle du Département des lettres et communications et le Centre des femmes de l'Estrie. Le Laboratoire sollicite des organismes communautaires pour élaborer des projets de communication écrite qu'il confie ensuite aux élèves de la majeure en rédaction française. C'est dans le cadre du cours Atelier de recherche en rédaction que les portraits d'entrepreneures estriennes ont été composés.

<<Ce recueil tient à un travail collectif, un mode de fonctionnement qui caractérise le Laboratoire de rédaction professionnelle>>, fait remarquer Céline Beaudet, professeure au DLC et directrice du Laboratoire. De fait, bon nombre de personnes ont concouru à la réalisation de ce projet, grâce à une subvention de Condition féminine Canada.

Parmi elles, Nicole Charette, professionnelle de recherche et coordonnatrice du projet, de même qu'Élise Bolduc et Caroline Blais, deux étudiantes au baccalauréat en études françaises, ont établi les dossiers proposés aux participantes et participants de l'Atelier de recherche en rédaction à la session d'été 1995. Le directeur de l'Institut d'entrepreneuriat, Gilles Saint-Pierre, a contribué à dresser une liste d'entrepreneures représentatives.

Sous la supervision de Linda Pépin, chargée de cours au DLC, les étudiantes et étudiants inscrits à cette activité pédagogique, offerte dans le cadre de la majeure en rédaction française, ont choisi un dossier, mené une entrevue et rédigé un texte. Marie-Claude Poulin, étudiante à la maîtrise en rédaction-communication et assistante de recherche au Laboratoire, a révisé les portraits sélectionnés pour publication dans Informelles.

<<Bien encadrés, les étudiants et étudiantes parviennent à un résultat de calibre professionnel>>, affirme Céline Beaudet, qui souligne l'intérêt d'associer l'enseignement de la rédaction à la pratique en milieu de travail.

Commerce intérieur

Miel de pomme, cordées de bois... et des travailleuses autonomes. Diversifié, leur commerce, mais plutôt intérieur. Les propos tenus par ces femmes dont on a brossé le portrait révèlent, comme autant de petites touches expressionnistes, que c'est l'accomplissement qui les anime avant tout. <<Pour certaines, affirme Céline Beaudet, la réussite financière fait partie des priorités : elle constitue un objectif. Pour d'autres, la majorité, elle n'est qu'un des objectifs, le premier de tous étant de faire ce qu'elles aiment.>>

Céline Beaudet ajoute que la plupart des femmes interrogées travaillent avec leur conjoint ou leurs enfants ou avec des frères, des soeurs. <<Leur entreprise est souvent une affaire de famille. Souvent aussi, c'est l'entrepreneuriat qui semble les avoir choisies et non l'inverse. C'est à la suite de leur mariage, de leur divorce, du décès de leur conjoint, etc., que la fibre entrepreneuriale se tisse. Elles sont rares, celles qui y avaient pensé d'elles-mêmes. En revanche, elles se disent toutes heureuses de s'y adonner aujourd'hui à plein temps, même si elles n'apprécient pas les relations avec leur banquier! >>

<<Leurs récits vont au-delà des études de cas : ces femmes nous communiquent leur manière de vivre, leurs difficultés et surtout, leurs motivations, conclut Céline Beaudet. En ce sens, leur témoignage prend une valeur exemplaire. Et c'est grâce au travail des étudiants et des étudiantes en rédaction française que nous pouvons en profiter.>>

Daniel Morin

Vignette

Des étudiantes et des étudiants du baccalauréat en études françaises ont dépeint, dans le bulletin Informelles, la vie de plusieurs entrepreneures de l'Estrie. Le projet a pris forme autour d'une collaboration entre le Laboratoire de rédaction professionnelle du Département des lettres et communications et le Centre des femmes de l'Estrie.