Au sujet du harcèlement sexuel
Réponse à M.J., étudiant à l'Université de Sherbrooke
À la suite de nos chroniques sur le harcèlement sexuel, vous vous dites préoccupé du fait qu'il n'y ait plus de place au Québec pour le simple flirt car on développe une obsession face au harcèlement sexuel, le sondage de mars 1996 donnant foi à cette paranoïa.
Précisons d'abord que le harcèlement sexuel se distingue du flirt amical du fait qu'il n'est pas souhaité de la part de la personne qui reçoit lesdites attentions.
La recherche de mars 1996 identifie que les comportements contrariants sont les plus observés à l'Université de Sherbrooke, tant par le personnel que par la population étudiante et ce, indépendamment du sexe.
Pour identifier les comportements harcelants, nous avons utilisé la typologie de Savoie et Larouche dans leur Grille des comportements harcelants, qui les présente en trois catégories avec des exemples. La première catégorie, les comportements contrariants, fait référence à des comportements à connotation sexuelle non désirés, pouvant prendre soit une forme non verbale : regards soutenus, sifflements; soit une forme verbale : blagues, remarques sexistes ou sexuelles; ou une forme physique : frôlements, tapotements.
La grande présence de comportements harcelants contrariants à l'Université de Sherbrooke (constatée par 73 p. 100 des personnes répondantes) met en place un climat inconfortable et permissif pouvant conduire à des gestes ou comportements plus graves tels que les comportements contraignants ou agressifs décrits dans la typologie citée plus haut.
Loin de nous l'idée de ne plus accepter le flirt au Québec ou de laisser <<croire que les Canadiens se comportent comme des bêtes>>! Au contraire, nous désirons que le climat d'étude et de travail du campus soit exempt de harcèlement sexuel et que les femmes et les hommes soient à l'aise de fréquenter certains lieux sans craindre d'être regardés ou interpellés comme des objets sexuels.
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Ginette Noël
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