L'étude de la FEUS sur l'avenir de l'Université de Sherbrooke

De bonnes idées malgré des erreurs évidentes

Selon le recteur Pierre Reid, l'étude publiée par la Fédération étudiante de l'Université, sous le titre L'avenir de l'Université de Sherbrooke : redéfinir les règles du jeu et jouer la carte de la qualité, met en relief un certain nombre de problématiques de l'organisation universitaire, qui font déjà l'objet de remises en question tant à l'Université de Sherbrooke elle-même, à la faveur de la restructuration académique et administrative entreprise depuis un an, que dans l'ensemble du système universitaire du Québec.

<<En ce sens, l'étude de la FEUS représente une contribution utile aux travaux de restructuration académique et administrative qui sont en cours au sein de notre établissement et je ne doute pas qu'un bon nombre des propositions qui y sont contenues seront examinées très sérieusement.>>

Par contre, d'autres propositions souffrent de ne pas avoir été basées sur des données exactes. <<Certaines données, qui dans certains cas remontent à plus de deux ans, auraient eu avantage à être mises à jour avant d'être lancées sur la place publique, d'autant plus que l'étude s'est échelonnée sur une période d'une année. Lorsqu'il s'agit d'une réalité aussi volatile que la situation actuelle de l'université au Québec, il y a intérêt à s'assurer de la validité des données utilisées avant de formuler des conclusions définitives et catégoriques.>>

Ainsi, par exemple, contrairement à ce que semble prétendre l'étude (page 154), le rectorat de l'Université fonctionne actuellement avec un minimum de ressources. Son personnel a été globalement réduit de plus de 25 p. 100 depuis l'entrée en fonction du recteur actuel, passant de 21,5 postes à 16. Il ne reste qu'un seul poste d'adjoint au vice-recteur, créé spécialement pour la durée de la réingénierie des processus administratifs, tous les autres postes d'adjoint aux vice-recteurs ayant été abolis depuis longtemps. Le poste de vice-recteur adjoint au personnel et aux étudiants n'existe plus depuis plusieurs mois. En outre, autant le recteur que les vice-recteurs ont accepté volontairement des réductions de leurs salaires et de leurs allocations de dépenses, un exemple qui a été suivi dans certaines facultés. Le document ne tient pas compte de ces réalités pourtant largement documentées; il limite souvent son analyse à des clichés bien connus sur l'administration universitaire.

De la même manière, le document de la FEUS ne tient pas compte de l'entrée en vigueur des nouveaux Statuts depuis le 1er janvier 1996; il utilise un organigramme de l'Université qui ne correspond pas à la réalité et ignore le fait que certaines unités administratives ont été abolies ou modifiées ou sont en voie de l'être.

Selon le recteur, il est dommage que des telles erreurs viennent affaiblir une étude qui pourtant contient beaucoup de pistes intéressantes et qu'il faudra analyser avec soin au cours des prochains mois.

Certaines d'entre elles rejoignent les préoccupations de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec qui, par exemple, a mis sur pied une commission multipartite d'examen de la pertinence et de la complémentarité des programmes d'études offerts par les différentes universités québécoises. Les travaux de cette commission, dont la composition sera annoncée prochainement, visent à diminuer les coûts et à augmenter la qualité de l'offre des programmes d'études au sein du système universitaire québécois.

De plus, à l'Université de Sherbrooke même, plusieurs propositions mises de l'avant par l'étude de la FEUS sont déjà en voie de réalisation. Ainsi, le doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines et directeur intérimaire de l'École de musique a reçu, en mai dernier, le mandat d'amorcer le processus visant à intégrer l'École de musique, qui avait jusqu'à tout récemment le statut d'unité d'enseignement autonome, à la Faculté des lettres et sciences humaines d'ici le 1er juin 1997. Les programmes de premier et de deuxième cycle en philosophie sont, depuis septembre, intégrés à la Faculté de théologie, devenue depuis lors Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie; ils partagent maintenant avec les programmes d'études en théologie un tronc commun, ce qui a permis de répondre aux demandes des étudiantes et étudiants tout en réalisant des économies substantielles. Enfin, plusieurs propositions contenues dans l'étude de la FEUS, notamment en faveur d'une utilisation accrue des ressources de l'informatique et le recours aux nouvelles technologies de communication et d'information exigeront des ressources financières considérables; celles-ci apparaissent déjà parmi les objectifs de l'actuelle campagne majeure de souscription que poursuit l'Université en vue de moderniser ses installations et faire face aux défis d'une université renouvelée.

Par ailleurs, de nombreuses propositions formulées dans l'étude n'ont pas subi l'épreuve d'une évaluation approfondie en termes budgétaires - les économies escomptées sont-elles réelles ou simplement apparentes? - ni en termes de difficultés d'implantation qu'elles impliqueraient dans un contexte où les conditions d'exercice des différentes fonctions de travail sont régies par des conventions collectives. De même, il n'est pas sûr, en toute logique, que la mise en place de nouvelles structures suggérées par l'étude de la FEUS, fût-ce au nom du contrôle de la qualité, ne comporte pas elle-même des coûts supplémentaires en termes de ressources humaines et financières et n'entraîne pas un alourdissement de la bureaucratie que dénonce pourtant l'étude de la FEUS.

Cabinet du recteur

Vignette

Selon le recteur Pierre Reid, l'étude de la FEUS met en relief un certain nombre de problématiques de l'organisation universitaire, qui font déjà l'objet de remises en question tant à l'Université de Sherbrooke elle-même que dans l'ensemble du système universitaire du Québec.