Gel et dégel

L'annonce de la ministre de l'Éducation, Pauline Marois, de la possibilité de dégeler les frais de scolarité et de réviser à la baisse le régime de prêts et bourses a semé tout un émoi auprès de la population étudiante des universités du Québec. La ministre a finalement fait volte-face en décidant de geler les frais de scolarité jusqu'aux prochaines élections.

La FEUS a signalé que la CREPUQ, dont le recteur Pierre Reid est président, avait qualifié l'action du mouvement étudiant de prématurée, en s'appuyant sur le fait que le dégel des frais de scolarité n'était pas encore décrété et justifiait mal les divers moyens de pression utilisés par les associations étudiantes. Commentant la nouvelle position de la ministre Marois, le président de la CREPUQ s'est dit fort surpris de sa décision de geler les frais de scolarité.

La FEUS juge contradictoire le fait que le recteur Pierre Reid blâme le gel des frais de scolarité pour justifier son budget déficitaire. <<En budgétant une hausse de 600 $ des frais de scolarité pour l'année 1996-1997, le recteur a agi de la même façon que les étudiantes et les étudiants>>, souligne le communiqué. Comme le dit Alexandre Bourque-Viens, président de la FEUS : <<Il est temps qu'on cesse de s'en remettre aux hausses des frais de scolarité pour solutionner les problèmes de financement universitaire. La contribution des étudiants ne constitue qu'une petite partie de l'ensemble des revenus de l'Université.>>

La FEUS a tenu, le 20 novembre, un forum où les étudiantes et étudiants ont pu donner leur avis et apporter des solutions concrètes au problème du dégel des frais de scolarité et des compressions budgétaires concernant le régime des prêts et bourses. Ce même jour, une centaine de croix ont été plantées sur le terrain de l'Université pour représenter les étudiantes et étudiants enterrés sous leurs dettes. Une croix était posée pour chaque tranche de 10 000 $ d'endettement.

Bien qu'une proportion de 62,7 p. 100 des étudiantes et étudiants de l'Université de Sherbrooke aient écarté le recours à la grève pour protester, la FEUS rapporte que ceux-ci s'opposaient majoritairement aux compressions et à la hausse des frais de scolarité.

La FEUS compte poursuivre
son rôle de porte-parole de la
communauté étudiante. À l'occasion d'une conférence, le 27 novembre, la FEUS a présenté son étude sur la restructuration et la gestion universitaire qui s'intitule L'avenir de l'Université de Sherbrooke : redéfinir les règles du jeu et jouer la carte de la qualité. Ce document est le fruit d'une année de recherche et de consultations. La FEUS y propose des solutions aux problèmes financiers que doit actuellement affronter l'Université. Elle y livre sa vision d'un réseau compétitif et complémentaire, de la qualité de l'enseignement, de l'application de nouvelles technologies au milieu universitaire et enfin, de la gestion universitaire.LIAISON présentera un résumé de cette étude dans un prochain numéro.

Mélanie Turcotte

Hélène Goudreau