Un mathématicien à l'honneur

Lors de la collation des grades qui se déroulera vendredi en soirée, l'Université décernera un doctorat d'honneur en sciences à Jean-Pierre Kahane, mathématicien français et professeur au Centre d'Orsay de l'Université de Paris-Sud.

Chercheur de réputation internationale, Jean-Pierre Kahane a depuis quelque 30 ans fait porter ses recherches sur la quasi-analycité et les problèmes de prolongement, l'algèbre de Wiener, les séries et ensembles aléatoires, le mouvement brownien, les ondelettes de Jean Morlet et les nouveaux algorithmes de décomposition d'Yves Meyer.

Jean-Pierre Kahane est l'auteur de quatre oeuvres majeures et de 200 articles portant sur les mathématiques parus dans des périodiques internationaux. Il a déjà reçu une multitude de prix et de distinctions : chevalier de la Légion d'honneur, officier des Palmes académiques, grand prix d'État de l'Académie des sciences de Paris, chevalier de l'Ordre national du Mérite, membre étranger de l'Académie des sciences de Hongrie, docteur d'honneur de plusieurs universités, etc.

Jean-Pierre Kahane a obtenu son doctorat en 1954. La même année, il était engagé comme professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. Sept ans plus tard, il acceptait un poste de professeur au Centre d'Orsay de l'Université de Paris-Sud, poste qu'il occupe toujours. Parallèlement à ses fonctions d'universitaire, le mathématicien a occupé divers postes : président de la Société mathématique de France, du Comité national français des mathématiques et de la Mission interministérielle de l'information scientifique et technique. Pendant huit ans, de 1982 à 1990, il a présidé la Commission internationale de l'enseignement mathématique.

Grand mathématicien, Jean-Pierre Kahane est aussi un homme bien enraciné dans son milieu. Militant syndical, homme engagé politiquement, il est également un ardent promoteur des mathématiques, de leur enseignement, de leur démocratisation et de leur vulgarisation. Pour lui, une science importante comme les mathématiques, qui trouve des applications dans presque tous les domaines de la connaissance et de l'activité humaine, devrait être enseignée à tous et comprise par tous. Aussi une partie de ses réflexions est maintenant vouée à la recherche des causes du retard de l'enseignement des mathématiques dans le monde et des raisons qui rendent l'enseignement des mathématiques si difficile aujourd'hui.

Bruno Levesque