Belle mécanique!

La Faculté des sciences appliquées offre, depuis septembre, un programme de génie mécanique refondu. Un programme qui placera l'Université de Sherbrooke à l'avant-garde des universités canadiennes, selon Denis Proulx, directeur du Département de génie mécanique.

Le nouveau programme de 1er cycle ne se compare à aucun autre existant. <<Cette nouvelle approche nous démarque nettement des autres institutions, explique Denis Proulx. Elle comble des lacunes importantes, notées dans la plupart des programmes de génie mécanique au Canada.>>

L'équipe professorale du Département de génie mécanique a recoupé, de 1992 à 1994, une armada de critiques à l'endroit de la formation des ingénieures et ingénieurs mécaniciens. <<Il ressortait clairement de cette analyse que depuis plus d'une décennie, on réclamait en choeur une bonification en profondeur de la formation en génie mécanique>>, explique le directeur du Département.

L'acquisition de compétences spécifiques, voilà l'objectif qui commandait le virage que le Département de génie mécanique s'est déterminé à prendre en 1994. <<Nous voulions, plus que jamais, former des personnes aptes à répondre aux besoins véritables de la profession, des personnes formées en fonction de compétences jugées impératives, lesquelles ne se limitent pas au champ du savoir, mais s'étendent sur les champs du savoir-faire et du savoir-être>>, affirme Denis Proulx.

La formation par compétences

L'originalité de l'approche du Département de génie mécanique, la formation par compétences, réside surtout dans l'intégration harmonieuse du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. À chacun de ces types de savoir se rattachent des compétences à acquérir tout au long des quatre années que dure le programme. Le contenu de toute activité pédagogique découle nécessairement de l'une des multiples compétences retenues.

<<Notre façon d'aborder la formation des ingénieures et des ingénieurs mécaniciens, explique Denis Proulx, nous engageait à préparer de nouvelles activités pédagogiques en accord avec les compétences à acquérir>>. Ainsi, le fil conducteur de cette réforme est l'intégration des connaissances et des compétences.

<<Les contenus de cours ont été révisés pour maximiser cette intégration et les activités d'une session donnée sont maintenant prises en charge par des équipes de professeurs, souligne Martin Brouillette, professeur au Département de génie mécanique et coordonnateur des activités de la première session du programme. Par exemple, cette session comporte entre autres des cours de mathématiques et d'informatique dont le contenu a été établi en synergie avec un cours de dynamique; l'intégration est soutenue par trois projets communs à quatre activités pédagogiques.>>

Denis Proulx fait toutefois remarquer que le Département a intégré telles quelles certaines activités pédagogiques de l'ancien programme de génie mécanique, celles de la concentration en ingénierie simultanée, parce qu'elles visaient déjà l'acquisition de compétences essentielles.

Mais quelles sont-elles, au juste, ces compétences que la 42e promotion et les promotions à venir devront acquérir en bloc? <<En ce qui a trait au savoir, précise Denis Proulx, le contenu des activités pédagogiques renvoie à des compétences relatives aux sciences fondamentales et au génie : mathématiques, informatique, expérimentation ainsi que recherche-développement. Pour ce qui est du savoir-faire, le contenu renvoie à des compétences qui touchent à la conception : matériaux et fabrication, technologie, entrepreneurship, mécatronique - une discipline récente, qui intègre la mécanique, la microélectronique et l'informatique. Quant au savoir-être, le contenu renvoie à des compétences qui relèvent, globalement, de la communication, du travail d'équipe, du professionnalisme, de la gestion des apprentissages et enfin, de la créativité.>>

Au-delà du savoir

<<Les programmes de génie mécanique mettent l'accent sur le savoir, explique Martin Brouillette. Mais les connaissances scientifiques et techniques seules ne suffisent plus aux ingénieures et aux ingénieurs mécaniciens. C'est pourquoi notre nouveau programme mise aussi sur le développement du savoir-faire et du savoir-être, des dimensions importantes en regard du marché du travail>>. Il est par ailleurs prévu que ces nouvelles dimensions vont attirer davantage la gent féminine, que le génie mécanique rebute encore.

Les innovations pédagogiques abondent dans ce programme de génie mécanique remis à neuf. Notons, à titre d'exemple, une équipe de feed-back, formé de six représentants de la 42e promotion. Cette équipe rencontre une fois par semaine les six professeurs chargés de la première session pour leur faire part de leurs commentaires, des commentaires que Martin Brouillette juge très à-propros.

<<La mise sur pied d'un tel comité reflète une valeur fondamentale du Département de génie mécanique, conclut Denis Proulx. Les professeurs, les étudiants et étudiantes, les chercheurs et chercheuses, les membres du personnel de soutien, tous, nous formons une équipe. Et notre équipe vise, d'ici l'an 2000, la tête de file en regard de la formation des ingénieures et ingénieurs mécaniciens au Canada.>>

Daniel Morin

Vignette

Alain Berry, Milan Brézina, professeurs, Celse Kafui Amedin, chargé de cours, Martin Brouillette, Denis Proulx et Jean Lapointe, professeurs, considèrent que la formation par compétences qui caractérise le nouveau programme de génie mécanique, réside surtout dans l'intégration harmonieuse du savoir, du savoir-faire et du savoir-être.