Décès de Paul Dion

Paul Dion, professeur au Département de service social de la Faculté des lettres et sciences humaines, est décédé le 21 septembre à l'âge de 52 ans. Il était au service de l'Université de Sherbrooke depuis 1976.

Paul nous a quittés à peine quelques heures avant la fin de l'été. Son absence se fera sentir dans la qualité de la formation que nous offrons à nos partenaires étudiants.

Je l'ai malheureusement peu connu mais nous avons communiqué en profondeur à plusieurs occasions. Il était de cette race de personnes, en voie d'extinction, qui traverse la vie sans compromis. Totalement engagé dans la lutte à l'injustice sociale et aux iniquités, il était de toutes les contestations. Mais sa vie personnelle se conformait à son idéologie. Il refusait systématiquement tout privilège lié à son statut.

Embauché comme professeur en Service social en raison de la qualité de son expérience professionnelle, il s'est totalement consacré à la formation de ses étudiantes et de ses étudiants. Il s'est toujours refusé à demander une promotion : son salaire lui paraissait juste et équitable. Durant toute sa carrière, il n'a profité que d'une année sabbatique qu'il a consacrée à <<vivre la pauvreté>> dans différentes régions défavorisées du Québec. Il m'a fait rapport de ce périple avec passion. Il se scandalisait ensuite que tous les documents sur la pauvreté disponibles sur l'Internet le soient à fort prix.

Sa présence chaleureuse mais de style intransigeant dérangeait. Elle était, somme toute, très salutaire. Je crains que ne disparaisse avec lui une forme de radicalisme combien nécessaire et un type de formation essentiel pour nos étudiantes et nos étudiants.

Je m'ennuie déjà de mes longues conversations avec Paul durant lesquelles nos statuts respectifs cédaient le pas à nos solidarités communes. J'espère seulement que ses collègues sauront combler un peu son absence auprès de nos partenaires étudiants.

Avec ma compassion la plus profonde pour ses proches.

Normand Wener