Le Laboratoire d'intervention psychoéducative à l'enfance

Un projet novateur au Québec

Mis sur pied pour développer des connaissances sur le comportement des enfants d'âge préscolaire, le Laboratoire d'intervention psychoéducative à l'enfance vise à créer de nouveaux outils d'intervention plus efficaces.

Ce projet, initié par des professeurs spécialisés en petite enfance, fait l'objet de démarches depuis trois ans. Il est soutenu par la Faculté d'éducation et subventionné par le Conseil québécois de la recherche sociale et le Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la recherche. Professeurs au Département d'éducation spécialisée, Marc Bigras et Henry Mercier sont entourés d'une coordonnatrice du volet de la recherche, Andrée Fontaine, et d'une coordonnatrice du volet d'intervention, Louise Perron. Dix stagiaires et assistants, à la maîtrise et au doctorat, complètent l'équipe.

<<Certains enfants ont de la difficulté à s'intégrer à leur milieu et sans aide, on risque de voir ces difficultés se consolider avec le temps. Il faut donc comprendre pourquoi un enfant éprouve des difficultés d'ajustement au milieu familial ou à la garderie. Nous voulons développer des interventions qui seront plus efficaces>>, précise Marc Bigras.

Selon lui, les aspects socioaffectifs sont déterminants lorsqu'un enfant éprouve des problèmes d'adaptation. Il explique que certains enfants font face à un désordre de la conduite, c'est-à-dire qu'ils ne répondent pas au contrôle de l'adulte. Ils sont agressifs et plus facilement frustrés. D'autres sont plutôt anxieux et timides; confrontés à la nouveauté, ils se montrent inhibés.

Afin de cibler des jeunes qui correspondent notamment à ces patrons d'adaptation, des questionnaires ont été acheminés aux enseignants et enseignantes des écoles primaires de la Commission scolaire catholique de Sherbrooke. Quelque 100 cas d'enfants à problème ont été recensés pour l'étude. De plus, une collaboration a été établie avec les organismes communautaires du quartier et du CLSC afin qu'ils réfèrent éventuellement pour évaluation des enfants au Laboratoire d'intervention psychoéducative situé à l'école L'Assomption. <<Le projet génère un transfert des connaissances acquises à l'université vers la communauté. Les CLSC sont débordés et les moyens financiers diminuent. Chacun profite de l'expertise de l'autre,>> ajoute Marc Bigras.

Il précise que l'enfant d'âge préscolaire est évalué à partir de l'aspect socioaffectif, de la qualité des échanges verbaux et affectifs qu'il a avec son ou ses parents ainsi que sur l'habileté de ces derniers à encadrer leur enfant. <<À la suite de l'évaluation, nous sommes capables d'établir des objectifs d'intervention, précise Marc Bigras. Un groupe de stagiaires supervise le plan et anime des activités du programme d'intervention qui peut comporter trois volets. Des activités sont centrées sur la connaissance de l'enfant et ses besoins ainsi que sur la qualité de la relation parent-enfant. En les plaçant en situation standardisée de jeu, on peut par exemple identifier précisément les problèmes d'interaction entre le parent et l'enfant. Enfin, un volet est consacré au soutien social des parents.>>

Le professeur indique qu'il est très important de développer un réseau social pour la famille. <<On tente de construire un réseau de soutien en cas de besoin, on donne aux parents des options et on leur permet d'aller chercher les ressources en cas d'urgence. Nous voulons que les parents puissent venir au local et qu'ils développent un sentiment d'appartenance à ce lieu>>, résume Marc Bigras.

Pour référer un enfant d'âge préscolaire (ou sa famille) éprouvant des difficultés d'intégration sociale, communiquer avec Louise Perron au 829-2301.

Sylvie Pion

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Marc Bigras, professeur à la Faculté d'éducation, Andrée Fontaine, coordonnatrice du volet de la recherche, et Louise Perron, coordonnatrice du volet d'intervention, font partie de l'équipe du Laboratoire d'intervention psychoéducative à l'enfance.