L'Université doit réduire sa masse salariale de 10,5 p. 100

Confrontée à une diminution radicale de sa subvention gouvernementale qui a atteint 24 millions de dollars en quatre ans et qui pourrait encore se chiffrer à 16 millions au cours des trois prochaines années, l'Université se voit obligée d'entreprendre un programme de réduction de la masse salariale de son personnel syndiqué et non syndiqué. La réduction a été fixée à 10,5 p. 100 pour un objectif de 10,1 millions de dollars en ce qui concerne le personnel représenté par des syndicats ou associations, et de 1,6 million pour le personnel non syndiqué.

<<L'objectif de réduction des dépenses est imposé à l'Université de Sherbrooke de l'extérieur. Il devient à compter de ce jour l'objectif commun à tous les membres du personnel; cet objectif fait appel à la solidarité collective, au sens de l'appartenance à la communauté universitaire>>, a déclaré le recteur Pierre Reid aux présidents et présidentes de syndicats et d'associations, aux doyens et aux directeurs de services et de bureaux.

Le recteur a affirmé avec conviction que l'Université a déjà coupé ses dépenses au maximum partout où c'était possible et que cette mesure exceptionnelle découle de la nécessité absolue de protéger l'intégrité de la mission d'enseignement et de recherche de l'Université : <<L'intégrité de la mission signifie qu'une étudiante ou un étudiant qui s'inscrit à l'Université de Sherbrooke doit pouvoir y recevoir une formation de qualité, avoir la garantie de pouvoir terminer son programme d'études et être assuré que son diplôme aura la même valeur que celui des 64 000 personnes déjà diplômées de l'établissement.>>

Par souci d'équité envers l'ensemble des membres du personnel de l'Université, l'objectif global de 10,1 millions de dollars a été divisé en autant de sous-objectifs assignés aux différents syndicats et associations représentant les membres du personnel de l'établissement, en fonction de leur importance relative par rapport à la masse salariale totale.

Le moyen le plus simple et le plus efficace d'atteindre l'objectif serait évidemment d'appliquer à chaque membre du personnel une coupure uniforme de 10,5 p. 100 de son salaire. Mais il existe d'autres moyens d'atteindre l'objectif et le recteur lance aux dirigeantes et aux dirigeants des syndicats et associations le défi de trouver les moyens appropriés qui permettront à leurs groupes respectifs d'atteindre les objectifs qui leur sont assignés.

Quelques moyens sont déjà envisagés, comme l'utilisation du surplus actuariel du fonds de retraite, qui pourrait être traduit en un programme de bonification d'allocations de départ à la retraite ou encore d'indemnités de cessation d'emploi, la réduction permanente des budgets d'éducation continue ou de perfectionnement, l'ajustement de la tâche d'enseignement, l'augmentation des heures de travail, la révision de certains programmes d'avantages sociaux, etc.

La direction de l'Université a engagé ou engagera, avec chacun des syndicats et associations représentant le personnel, un processus de négociation en vue d'atteindre l'objectif. Le mandat des différents porte-parole de l'Université à chacune des tables de négociation est ferme : l'objectif global de 10,1 millions de dollars doit être atteint et aucune entente avec l'un ou l'autre syndicat ou association ne sera signée à moins que l'objectif ne soit atteint.

Un comité consultatif patronal supervise l'ensemble de l'opération, qui est placée sous l'autorité immédiate du Comité de direction et plus particulièrement du recteur Pierre Reid. Celui-ci a pris aujourd'hui l'engagement ferme que la réduction de 10,5 p. 100 des masses salariales demandée au personnel syndiqué et non syndiqué de l'Université de Sherbrooke sera appliquée avec rigueur et dans le respect de l'équité.

Gilles Pelloille