La subvention gouvernementale baisse encore de 6,6 p. 100

Des compressions budgétaires inévitables en 1997-1998

L'Université de Sherbrooke doit absorber dans son budget 1997-1998 une nouvelle compression de la subvention gouvernementale de base qui atteint cette fois 6 332 000 $, soit une baisse de 6,56 p. 100. Malgré ces diminutions des subventions du ministère de l'Éducation qui vont dépasser les 24 millions $ en quatre ans, l'Université de Sherbrooke devrait parvenir à limiter le déficit de fonctionnement à 1 983 987 $ sur un budget total de 173 417 406 $ au cours du prochain exercice financier.

L e Conseil d'administration de l'établissement a adopté le 26 mai un budget de fonctionnement en ce sens. Malgré le contexte de coupures gouvernementales, le budget 1997-1998 prévoit augmenter les crédits reliés au soutien de la mission d'enseignement et de recherche de l'Université de Sherbrooke. Ces crédits passeront de 2,5 millions $ en 1996-1997 à 2 736 000 $ et appuieront les choix stratégiques énoncés dans le document d'orientation Paver la voie à l'initiative.

<<Nous faisons des efforts rigoureux pour que les compressions gouvernementales que nous subissons ne se répercutent pas sur la qualité de l'enseignement et de la recherche à l'Université>>, a déclaré le recteur Pierre Reid en conférence de presse, le 27 mai. <<Nous avons donc porté à 721 000 $ la somme consacrée aux facultés pour l'appui à l'enseignement et augmenté à 830 000 $ le budget d'appui aux études de 2e cycle en recherche et aux études de 3e cycle. De ce montant, 350 000 $ seront consacrés à un fonds de bourses institutionnelles pour les nouvelles étudiantes et les nouveaux étudiants. Enfin, nous avons augmenté à 675 000 $ la somme allouée aux facultés pour les programmes de soutien et de développement de la recherche. Ces augmentations de crédits permettent d'allouer une somme de 600 000 $ au soutien des groupes et centres d'excellence, soit une augmentation de 26 p. 100 par rapport aux crédits attribués à cette fin l'année dernière>>, a précisé le recteur.

Les crédits qui sont ainsi alloués à l'appui des choix stratégiques de l'Université permettent, là où c'est nécessaire - et c'est notamment le cas des centres et des groupes d'excellence - de faire contrepoids aux compressions budgétaires, car celles-ci se traduisent inévitablement par une diminution du nombre des professeures et professeurs et par des réductions de ressources.

Pour réaliser ce plan tout en limitant le déficit prévu à moins de 2 millions de dollars, le budget comprend des compressions de 8 625 000 $ qui seront réparties entre les facultés, services et bureaux. La compression exigée des services et des bureaux est proportionnellement plus importante que celle qui l'est des facultés. Les services et bureaux, qui représentent environ 20 p.100 du budget de fonctionnement de l'Université, devront en effet absorber 45 p.100 de la compression budgétaire, tandis que les facultés, dont le budget représente 80 p. 100 du budget de fonctionnement de l'établissement, devront absorber 55 p. 100 de la compression. Par ailleurs, les tarifs des frais de stationnement vont augmenter, mais cette hausse épargne les étudiantes et étudiants pour être supportée entièrement par les autres catégories d'usagers.

Le recteur a tenu à préciser que, pour réaliser la compression de 8,6 millions de dollars que prévoit le budget adopté par le Conseil d'administration, un effort sans précédent sera demandé non seulement aux unités administratives, mais également à tout le personnel de l'Université de Sherbrooke.

Déficit accumulé

Au moment où elle dépose son budget 1997-1998, l'Université de Sherbrooke prévoit que l'exercice de l'année qui se termine se soldera par un déficit de 5 000 000 $, soit 575 000 $ de moins que le prévoyait le budget révisé. Cependant, deux événements imprévus, soit l'annonce par le gouvernement du Québec d'une réduction supplémentaire de la subvention de 490 000 $ et la nouvelle loi sur l'assurance-emploi qui entraînera des déboursés supplémentaires de 525 000 $, porteront le déficit de l'année 1996-1997 à 5 975 000 $. Le déficit accumulé atteindrait alors 9 040 000 $, somme à laquelle il faudrait ajouter le déficit de fonctionnement de 1 983 987 $ prévu au budget en 1997-1998. Il faut toutefois noter que l'ordre de grandeur du déficit appréhendé en 1996-1997 correspond en grande partie au coût des programmes d'incitation à la préretraite mis de l'avant au cours de l'année.

Gilles Pelloille

Dernière Heure

En marge du dépôt du budget 1997-1998, le recteur Pierre Reid a invité la doyenne, les doyens, les vice-doyennes et vice-doyens, la directrice et les directeurs de services et de bureaux ainsi que les présidentes et présidents de syndicats et d'associations professionnelles à une importante rencontre qui va se dérouler ce jeudi 29 mai, à 9 h 30, au Pavillon central.

Le recteur y annoncera le programme triennal de réductions des masses salariales qui seront demandées au personnel, syndiqué et non syndiqué, de l'Université.

La situation financière de l'Université de Sherbrooke est devenue très préoccupante en raison des multiples compressions gouvernementales des quatre dernières années (plus de 24 millions de dollars) et de celles qui devraient suivre au cours des trois prochaines années (plus de 10 millions de dollars). Ces coupures imposent des mesures radicales qui devront permettre de réduire les dépenses d'au moins 18,5 millions de dollars en trois ans. Cet objectif ne saurait être atteint sans qu'un train de mesures soit mis en place, incluant une réduction des masses salariales qui représentent l'essentiel des dépenses de l'Université.

G.P.

Vignette

Le recteur Pierre Reid n'avait pas que de bonnes nouvelles à annoncer lors de la conférence de presse sur le budget 1997-1998.