Anglais et français au Québec

Un bouillon de culture

Tout le monde sait que le français du Québec a souvent emprunté à la langue anglaise. Mais le phénomène inverse, lui, est beaucoup moins connu. Pourtant, il n'est pas rare, au Québec, d'entendre ou de lire les mots francophone, dépanneur ou encore vernissage dans un texte ou une conversation en anglais.

Quelle est l'ampleur de ce phénomène et comment ces emprunts au français entrent-ils dans la langue anglaise courante? Céline Beaudet et Pamela Russell, toutes deux professeures au Département des lettres et

communications de la Faculté des lettres et sciences humaines, ont reçu une subvention de 6870 $ pour examiner cette problématique. Intitulé Description et valeur stratégique des emprunts au français dans les textes administratifs de langue anglaise au Québec, leur projet de recherche est fondé sur l'hypothèse que le contexte sociopolitique québécois des dernières décennies a fait en sorte d'accentuer le caractère distinctif de l'anglais québécois.

Au cours des prochains mois, les deux chercheuses vont dépouiller des textes administratifs (rapports annuels d'entreprises, d'hôpitaux, d'organismes et d'associations diverses) afin d'y faire l'inventaire des emprunts à la langue française. Chaque emprunt sera ensuite analysé aux points de vue grammatical et syntaxique. Finalement, les deux chercheuses tenteront d'établir la valeur stratégique de ces emprunts au plan argumentatif. Ce projet de recherche s'ajoute à des travaux connexes déjà menés avec d'autres collègues par les deux professeures, notamment sur le phénomène de l'emprunt, sur l'influence du français sur l'anglais au Québec et sur la valeur argumentative des emprunts.

Bruno Levesque

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Céline Beaudet et Pamela Russell, toutes deux professeures au Département des lettres et communications de la Faculté des lettres et sciences humaines, ont reçu une subvention de 6870 $ pour étudier le phénomène de l'emprunt par l'anglais au français du Québec.