Régime coopératif de l'Université de Sherbrooke

À plein régime

Malgré un marché de l'emploi très difficile et des restrictions budgétaires importantes qui frappent l'ensemble de notre société et particulièrement le monde de l'éducation, le régime coopératif de l'Université de Sherbrooke parvient à maintenir le cap et poursuit son développement. Reconnue comme l'une des caractéristiques principales de l'Université, cette approche pédagogique, où stages rémunérés et sessions de cours se succèdent dans le programme de formation des étudiantes et étudiants, connaît de plus en plus de succès.

Des salaires plus qu'intéressants

En plus de permettre aux étudiantes et étudiants de mettre en pratique les notions apprises en classe et d'acquérir une expérience réelle du marché du travail, le régime coopératif permet aussi de financer une partie de leurs études. En 1995-1996, le salaire hebdomadaire moyen des stagiaires de l'Université de Sherbrooke était de 475 $, une augmentation de 20 $ par semaine par rapport à 1993-1994. Bien entendu, les salaires payés par les entreprises varient beaucoup en fonction du champ d'études, du nombre d'années de scolarité et du marché de l'emploi dans ce domaine.

Cette année, le gouvernement fédéral a pris la décision, pour des questions de régie interne, de diminuer les salaires versés à l'ensemble des stagiaires des universités et collèges canadiens qu'il engage. Cette décision a été vivement critiquée par l'ensemble des établissements d'enseignement canadiens. <<La direction de l'Université de Sherbrooke a procédé à de nombreuses représentations auprès du gouvernement fédéral afin de l'inciter à réviser ses positions, explique Jean-Pierre Kesteman. Mais nos arguments n'ont malheureusement pas semblé convaincre le gouvernement.>>

Ainsi, depuis le 1er avril, tous les stagiaires employés par le gouvernement fédéral, peu importe l'établissement d'enseignement d'où ils proviennent, ont subi des baisses de salaire de l'ordre de 12,6 p.100 à 31,1 p.100, selon le domaine d'études et le nombre d'années de scolarité.

Cette décision affecte environ 20 p.100 des stagiaires de l'Université de Sherbrooke. Cependant, si la tendance observée ces dernières années se maintient, de moins en moins d'étudiantes et d'étudiants seront touchés puisque la proportion des stages offerts par le gouvernement fédéral tend à diminuer. Elle était de 27 p.100 en 1993-1994. Elle est maintenant de 20 p.100. En contrepartie, la part du secteur privé a augmenté, passant de 54 p.100 en 1993-1994, à 58 p.100 en 1994-1995 et à 62 p.100 en 1995-1996.

Un régime d'études apprécié

Quelques chiffres illustrent bien le développement qu'a connu le régime coopératif depuis trois ans. Le nombre de stages offerts aux étudiantes et étudiants augmente constamment. Il est passé de 3031 qu'il était pour l'année 1993-1994 à 3444 en 1995-1996. Le taux de placement a lui aussi augmenté au cours de la même période, passant de 93 p.100 en 1993-1994, à 97 p.100 en 1995-1996.

Un sondage réalisé par le Service de la coordination auprès des personnes ayant effectué un stage à l'automne 1995 révèle qu'elles sont à 97 p.100 satisfaites des services offerts par l'Université dans le cadre du régime coopératif. Dans l'ensemble, le Service de la coordination est jugé <<excellent>> par 12 p. 100 des stagiaires de l'automne 1995, <<très bien>> par 49 p. 100 d'entre eux et <<bien>> par 36 p. 100.

Dans l'ordre, les éléments dont le fonctionnement est le plus apprécié par les étudiantes et étudiants sont : la qualité du stage lui-même, avec un taux de satisfaction de 80 p. 100; la disponibilité des coordonnatrices et coordonnateurs, avec 75 p. 100; l'entrevue de retour de stage, avec 71 p. 100; et le processus d'entrevue employeur-étudiant, avec 66 p. 100.

De meilleures chances de trouver un emploi

Faire des stages en entreprise pendant ses études constitue un avantage important lorsque vient le temps de se trouver un emploi. Une étude publiée en 1996 par le ministère de l'Éducation vient confirmer que ce type d'enseignement contribue à une meilleure intégration des titulaires d'un baccalauréat au marché du travail. Deux ans après la fin des études, peu importe le domaine, le taux de placement est meilleur chez les personnes qui ont suivi un programme d'enseignement coopératif que chez celles inscrites à un programme régulier.

L'enquête, qui s'intitule Fréquentation scolaire, durée des études et intégration au marché du travail : comparaison entre les régimes d'enseignement coopératif et non coopératif, révèle que les avantages de l'enseignement coopératif sont particulièrement évidents lorsqu'on se penche sur les emplois à temps plein, permanents et reliés au domaine d'études. <<Dans ce cas, précise Jean-Pierre Kesteman, le taux de placement des étudiantes et étudiants issus du régime coopératif est de 20 p. 100 supérieur à celui d'étudiants ayant fait leurs études en régime régulier.>>

Des frais raisonnables

Les étudiantes et étudiants inscrits au régime coopératif doivent, en plus de leurs frais de scolarité, payer des frais de 245 $ par stage. Même s'ils ont augmenté de 50 $ récemment, ces frais sont très raisonnables, estime Renald Mercier, directeur du Service de la coordination. <<À l'échelle canadiennne, l'Université de Sherbrooke est très compétitive en ce qui a trait aux frais de stage, note-t-il. Au Québec, nos frais de stage se situent parmi les plus bas.>> Les frais de stage sont bien sûr remboursables si l'étudiante ou l'étudiant n'effectue pas de stage.

Une formule gagnante

Le régime coopératif est une méthode de formation selon laquelle l'étudiante ou l'étudiant associe aux connaissances théoriques reçues à l'université une expérience pratique acquise en milieu de travail, se préparant ainsi d'une façon graduelle à exercer l'activité professionnelle à laquelle il se destine, grâce à des stages rémunérés qui alternent avec les sessions d'études.

À l'Université de Sherbrooke, environ 40 p. 100 des étudiantes et étudiants de premier cycle réguliers et à temps complet sont inscrits à l'un ou l'autre de la vingtaine de programmes offerts selon le régime coopératif. Quelques programmes de 2e cycle sont aussi offerts selon cette formule pédagogique. Le régime coopératif a été adopté dans des domaines d'études aussi variés que le génie, l'administration, la chimie, la biologie, la physique, la géographie, l'information et l'orientation professionnelles, l'économique, l'informatique, l'informatique de gestion, les mathématiques, l'activité physique et la rédaction professionnelle en français ou en anglais.

Depuis plus de 30 ans, le régime coopératif constitue une caractéristique essentielle de l'Université de Sherbrooke. <<Malgré un contexte économique difficile, le régime coopératif fonctionne à plein régime, affirme Jean-Pierre Kesteman. Il contribue ainsi à la formation d'étudiantes et d'étudiants mieux outillés pour faire leur entrée sur le marché du travail.>> L'Université entend poursuivre dans cette voie au cours des prochaines années et, ainsi, contribuer au développement de l'économie et de la société québécoise.

Bruno Levesque

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À l'Université de Sherbrooke, environ 40 p. 100 des étudiantes et étudiants de premier cycle réguliers et à temps complet sont inscrits à l'un ou l'autre de la vingtaine de programmes offerts selon le régime coopératif