L'éthique : une question de bon sens!

Dernièrement, la controverse reliée à la brebis Dolly et le clonage humain a fait le tour du monde et provoqué plusieurs réactions y compris du côté du Vatican. Certains d'entre nous, en feuilletant les journaux ou en regardant les manchettes télévisées, ont qualifié le clonage humain <<d'aucun bon sens>>.

Or qu'est-ce qui est porteur de <<bon sens>> aujourd'hui ? Heureusement, l'éthique fournit les outils nécessaires pour répondre le mieux possible à cette énigme.

Une discipline philosophique

<<L'éthique est avant tout une discipline philosophique qui nous aide à maintenir le cap sur ce qui a du sens pour l'être humain et qui nous amène à réfléchir sur les valeurs de la société, les aspects de la vie humaine ou sur la vie en général>>, explique Jean Desclos, vice-doyen à la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie (FaTEP).

Aux dires de Jean Desclos, nous sommes tous plus ou moins éthiciens, car toute personne possède une conscience, quelle soit bonne ou mauvaise. En effet, toute personne a une visée éthique : une volonté spontanée de rechercher et de faire le bien, en raison même de sa liberté. Cela se manifeste dans les relations humaines banales comme faire preuve de gentillesse envers les autres ou payer les biens de consommation que l'on achète.

Cependant, la visée éthique, ou éthique spontanée, ne suffit pas pour régler des problèmes très complexes. Il faut alors recourir à une discipline intellectuelle qui a ses méthodes et ses façons de travailler propres à analyser des problèmes sociaux comme l'euthanasie, le clonage humain ou les greffes d'organes, de manière à favoriser la meilleure décision : celle qui possède le plus de sens pour l'humanité.

De la morale à l'éthique

Le terme <<éthique>> a remplacé depuis quelques années le mot <<morale>> et un nouvel intérêt s'est développé autour de l'éthique. Selon Jean Desclos, deux raisons expliquent ce phénomène : <<Autrefois, on employait volontiers le terme <<morale>>, mais il a fini par se voir attribuer une connotation très négative (faire la morale à quelqu'un). De plus, la nouvelle complexité des situations humaines fait appel à plus que la morale entendue comme manière de vivre ou comme codes admis en société. Il faut réexaminer avec précaution le sens, les valeurs et les fondements de nos conduites.>>

À l'approche du nouveau millénaire, on pourrait croire que le sens des valeurs humaines diminuera tandis que l'individualisme sera triomphant. Le vice-doyen de la FaTEP, quant à lui, croit plutôt que l'arrivée du XXIe siècle n'impliquera aucun changement magique : <<Les valeurs simples demeureront, prédit-il. Par contre, dans un contexte où tout devient complexe, nous aurons besoin d'un stock de valeurs fortes (honnêteté, partage, souci de l'environnement) auxquelles il faudra demeurer solidement attaché.>>

L'Université à la fine pointe

L'émergence de questions et de problématiques éthiques se retrouve à l'intérieur de tous les secteurs de la société. Les sciences de la santé et la médecine, les sciences juridiques et le droit, les affaires, l'environnement et les communications sont des domaines dans lesquels des problèmes éthiques se posent régulièrement et pour lesquels il faut tenter de trouver des réponses justes et appropriées.

Depuis presque dix ans, la FaTEP fait de l'enseignement et de la recherche en divers domaines tels la bioéthique, l'éthique des affaires et l'éthique de l'ingénierie. Depuis l'automne 1996, elle offre un diplôme de deuxième cycle en éthique appliquée. <<L'éthique est un domaine de pointe des sciences humaines. La création de ce nouveau diplôme démontre hors de tout doute la vitalité de l'Université et sa volonté d'être à la fine pointe>>, commente le vice-doyen.

Le diplôme d'éthique appliquée, offert à Sherbrooke, Longueuil et Saint-Hubert, a été pensé surtout pour une clientèle professionnelle, provenant de divers champs d'activité, désireuse de devenir apte à poser correctement les problèmes éthiques et à pouvoir participer à la résolution concrète de problèmes de cet ordre dans son milieu.

Éric Guay

Vignette

Jean Desclos, vice-doyen à la FaTEP, estime que c'est le rôle de l'éthique de soutenir l'idéal de bonheur des humains vivant en société.