Des p'tits vieux? On ne parle pas du même monde!

Il existe à l'Université de Sherbrooke des Programmes de formation continue pour les personnes aînées. Avis aux lecteurs : le terme <<aîné>> est utilisé afin de faire une distinction entre âge adulte et les 50 ans et plus!

Ce programme fonctionne depuis maintenant 20 ans à l'Université. La première université du troisième âge a été celle de Toulouse, en France. Il existe maintenant plus de 700 universités de ce genre à travers le monde, et Sherbrooke est manifestement la première au Québec. Condition d'admission pour un étudiant déterminé : avoir 50 ans et plus et aimer apprendre!

Une clientèle active

Les Programmes de formation continue des personnes aînées regroupent une clientèle étudiante diversifiée, mais guidée par le même amour du partage des connaissances. Jean-Louis Levesque, conseiller à la programmation, décrit les trois types d'étudiantes et d'étudiants que l'on peut retrouver dans ces classes : <<Il y a ceux et celles qui fréquentent le milieu universitaire pour la première fois, les professionnels retraités qui cherchent un complément à leur formation et tout le personnel enseignant ayant pris un petit répit du domaine durant quelques années.>>

<<Les cours sont intéressants, mais les gens viennent aussi pour se faire des amis et agrandir leur cercle social. C'est un lieu d'échange d'idées et d'engagement>>, soutient Gaston Therriault, président de l'Association générale des étudiantes et étudiants aînés de l'Université de Sherbrooke (AGÉAUS).

Organisation

Les Programmes sont offerts à plusieurs endroits, soit à Granby, en Montérégie et à Sherbrooke. Ils peuvent ainsi rejoindre une plus grande clientèle en offrant plus de services. La Faculté d'éducation assure le lien entre les antennes universitaires. <<Notre structure d'organisation est autonome : tout se fait en partenariat bipartite entre les associations des étudiants aînés et le secteur formation continue des personnes aînées de la Faculté. Le partenariat est capable de répondre aux besoins, aussi divers qu'ils soient. On y retrouve une expertise dans un domaine spécifique, alors pourquoi irions-nous chercher des gens à l'extérieur pour gérer les programmes? Plusieurs ont fait cela toute leur vie, maintenant, c'est pour le plaisir>>, affirme André Lefebvre, directeur des programmes.

<<Le dynamisme des personnes est proportionnel à leur engagement au sein des programmes. Chacun des conseils d'administration des associations regroupe plus d'une dizaine de membres, sans compter les différents comités décisionnels>>, indique le président de l'association sherbrookoise, Gaston Therriault. Les associations étudiantes sont très actives dans leur milieu respectif. Celle de Sherbrooke organise plusieurs activités comme l'initiation à l'Internet, des voyages culturels (New York, France, Boston), etc. De plus, elles sont responsables de développer et de maintenir un climat favorable au bon déroulement des activités. <<Les gens aiment venir aux cours en raison de l'ambiance>>, raconte Gaston Therriault.

Les représentants de classe jouent un rôle primordial dans le contrôle de la qualité des cours. Pour savoir si la clientèle étudiante est satisfaite, il suffit de vérifier les présences et les inscriptions aux cours. Les activités s'offrent dans onze endroits et près de 1700 personnes se sont inscrites à 119 cours pour un total de 3243 inscriptions. Ainsi, les étudiantes et étudiants reçoivent cette année plus de 60 000 heures d'activités de formation. L'intérêt est bel et bien présent!

La programmation

Les cours offerts doivent répondre à la diversité des attentes et des goûts. <<Nous visons une clientèle spécifique pour chaque cours que nous offrons. Les centres d'intérêt changent d'une personne à l'autre>>, explique André Lefebvre. Imaginez-vous un professeur d'expérience qui enseigne un cours de niveau universitaire à des étudiantes et étudiants assoiffés d'apprendre... et encore mieux, ni évaluation ni examen. Comment voulez-vous que les étudiantes et étudiants ne soient pas comblés?

L'excellence et la qualité d'enseignement ne sont nullement négligées, peu importe le cours. Le tiers des professeurs est de niveau doctorat ou postdoctorat, le deuxième tiers est titulaire d'une maîtrise et le troisième tiers possède un baccalauréat ou une expertise professionnelle équivalente. <<Les professeurs aiment enseigner aux aînés, car ils développent avec eux des liens d'amitié>>, poursuit Jean-Louis Levesque.

Les cours touchent beaucoup de sujets : la religion, la philosophie, la littérature, la Renaissance, l'art, l'histoire, l'évolution, l'informatique, le conditionnement physique, le plein air, etc. <<Nous sommes ouverts à tous les cours possibles. Dès que nous avons la manifestation du moindre intérêt, le cours est offert. C'est l'université du plaisir d'apprendre et non de l'obligation d'apprendre pour se trouver un emploi>>, lance Jean-Louis Levesque.

L'engagement dans le milieu

Les associations manifestent le désir de s'engager dans leur milieu en participant à différents projets. Ils ont financé jusqu'à aujourd'hui deux recherches universitaires touchant les personnes aînées.

L'AGÉAUS parraine, en collaboration avec le Centre d'aiguillage (aide communautaire), plusieurs jeunes de niveau collégial qui présentent des difficultés d'apprentissage en français et en anglais. <<C'est une aide tout à fait précieuse pour ces jeunes. Beaucoup d'aînés ont de l'expérience et des aptitudes qu'ils veulent partager. C'est également un bon moyen de rapprochement entre les générations>>, suggère André Lefebvre.

Laëtitia Tremblay

Vignette

Jean-Louis Levesque, conseiller à la programmation, André Lefebvre, directeur des programmes, et Gaston Therriault, président de l'Association générale des étudiantes et étudiants aînés de l'Université de Sherbrooke (AGÉAUS), collaborent à la réalisation des Programmes de formation continue des personnes aînées.