La Faculté de médecine construit son avenir

Michel Baron occupe le poste de doyen de la Faculté de médecine depuis un peu plus d'un an. Une année qu'il a passée à examiner, consulter, observer afin de mieux cerner les forces et les faiblesses de cette faculté qu'il qualifie de petite mais vigoureuse, à l'affût du changement et condamnée à l'excellence.

Diplômé en médecine de l'Université de Sherbrooke en 1971, Michel Baron a été certifié en médecine interne en 1975, année où il a commencé à enseigner à l'Université de Sherbrooke. Il s'est spécialisé en gériatrie en 1985. Pour avoir occupé différentes fonctions à la Faculté de médecine, le nouveau doyen connaît bien la réalité qui se vit au jour le jour dans les services et départements ainsi que les défis auxquels sont régulièrement confrontés les employées et employés.

<<En mars 1996, l'équipe de direction de la Faculté a proposé à la communauté facultaire une réflexion sur notre mission, nos objectifs et nos priorités, rappelle Michel Baron. Nous vivons actuellement une profonde mutation et, même si la Faculté de médecine a démontré à plusieurs reprises son ouverture sur le monde et son esprit innovateur, il demeure que les données sont changeantes, qu'il faut faire preuve de leadership et d'originalité.>>

Regard sur le passé et sur l'avenir

Rappelant les réalisations de l'année 1996, Michel Baron s'attarde sur les projets majeurs suivants : le Centre de recherche clinique et l'Institut de pharmacologie de Sherbrooke, le règlement du dossier d'admission, la création d'une table de concertation regroupant tous les partenaires du réseau, la signature d'une entente-cadre avec le gouvernement du Nouveau-Brunswick, la reconnaissance officielle par le gouvernement québécois et la communauté scientifique de l'Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke.

<<Cependant, tout n'a pas été fait, reconnaît-il. L'année qui vient de se terminer a été difficile. La prochaine le sera peut-être encore plus. Mais je continue à croire que mon rôle en tant que doyen s'apparente à celui d'un animateur, aidant au consensus, dégageant la vision commune, proposant les voies d'avenir. Je le vois comme un ambassadeur de la faculté, le défenseur des intérêts communs, le gardien de nos valeurs.>> Michel Baron a l'intention, au cours de la présente année, de réviser avec ses collègues les processus décisionnels de la Faculté en vue d'une responsabilisation accrue des directeurs et directrices de départements et services.

Le deuxième objectif que se fixe le doyen de la Faculté de médecine concerne la clientèle étudiante. <<La formation doit s'exercer dans le cadre de l'interdisciplinarité et de l'excellence, poursuit-il. Comme les étudiantes et les étudiants occupent le coeur de nos préoccupations, il est normal que la formation soit la première raison d'être de notre institution.>>

Formation prédoctorale et postdoctorale

Au niveau des études prédoctorales, la direction de la Faculté songe à des améliorations importantes. Elles devraient toucher entre autres certains contenus, s'assurer du lien entre les différentes phases et intégrer les sciences fondamentales. <<Pour ma part, souligne le doyen, j'insisterai auprès des professeures et professeurs sur l'importance de leur propre formation pédagogique. Enseigner n'est sûrement pas instinctif. Tous et toutes, nous pouvons améliorer nos aptitudes.>>

La réflexion de l'équipe de Michel Baron sur les études postdoctorales s'achève. Plusieurs actions seront entreprises au cours des prochains mois, des actions qui tiendront compte de la perspective de rationalisation des programmes de spécialité. <<Il faudra mettre en place un cursus commun à l'ensemble des programmes, précise-t-il, développer plus d'expertises transdépartementales, promouvoir des stages d'initiation à la recherche en sciences fondamentales, en épidémiologie, en éthique et en pédagogie, revoir et améliorer l'encadrement clinique et, finalement, intégrer des activités de formation à la nouvelle complémentarité des rôles requise par l'organisation des soins de santé et le virage ambulatoire.>>

Quant au secteur des études supérieures, il est le seul, selon Michel Baron, susceptible de voir sa clientèle s'accroître. <<La construction du Centre de recherche clinique et de l'Institut de pharmacologie nous offre une possibilité très intéressante de ce côté, remarque le doyen. Certains peuvent croire qu'il est téméraire de soutenir des projets de 35 millions de dollars en ces temps de précarité. Moi je dis que nous construisons notre avenir et que nous procurons à la Faculté de médecine des outils indispensables pour les 30 prochaines années.>>

Dossiers prioritaires

Si Michel Baron est conscient que l'année 1997 imposera restrictions et réaménagements de toutes sortes, il est également conscient que certains dossiers sont incontournables. Parmi ceux-là : la fusion. <<Je continue à croire que toutes les directions hospitalières doivent être universitaires dans un CHU, surtout dans les secteurs où il existe un programme de formation postdoctorale, dit-il.

<<Sur ce point, les doyens des quatre facultés de médecine de la province sont d'accord et ont discuté du sujet avec le ministre Rochon. La direction universitaire doit transcender la direction hospitalière et ceci, indépendamment des personnes. C'est une police d'assurance essentielle pour préserver les missions d'enseignement et de recherche et assurer l'équité dans la distribution des tâches.>>

La recherche-développement que faciliteront l'Institut de pharmacologie et le Centre de recherche clinique permettra à la Faculté de médecine de protéger et de développer ses créneaux de recherche. <<Elle consolidera également notre position comme agent économique régional, soutient Michel Baron. Il n'existe aucun campus universitaire canadien doté d'un complexe hospitalo-universitaire aussi complet. Notre position sur l'échiquier national s'en trouvera solidifiée.>>

Même si la Faculté de médecine devra faire face, au cours des deux prochaines années, à un manque à gagner de 1,5 à 2 millions de dollars, Michel Baron est convaincu que les solutions se trouveront à l'intérieur même de la Faculté de médecine. <<L'excellence de notre travail demeure la meilleure défense possible contre les tempêtes anticipées, conclut-il. La qualité de la formation que nous offrons à nos étudiantes et étudiants demeure le meilleur atout pour assurer notre avenir comme institution.>>

Hélène Goudreau