Relance 1996 auprès des diplômés de 1994

L'espoir est-il permis?

La Relance 1996 auprès des diplômés de 1994 a été effectuée auprès de diplômées et diplômés de 1er cycle et, pour la première fois, auprès des diplômés de 2e cycle. Comment nos étudiantes et étudiants tirent-ils leur épingle du jeu par ces temps de tumulte économique et social? Voyons d'abord le sort des diplômés du 1er cycle.

La situation de l'emploi se stabilise quelque peu malgré le fait que certaines conditions de travail se soient dégradées. Ainsi, après une diminution du pourcentage de personnes en emploi en 1992 et en 1994, voilà que le taux se stabilise. En effet, 75 p. 100 des diplômés de 1996 ont un emploi; 15,6 p. 100 poursuivent leurs études.

Le taux d'emploi à temps plein demeure le même, autour de 61 p. 100, alors que le pourcentage d'étudiantes et d'étudiants obtenant un emploi permanent augmente légèrement, passant de 61,5 p. 100 en 1994 à 63 p. 100 en 1996. Malheureusement, le taux de personnes en recherche d'emploi, qui n'avaient pas d'emploi et n'étaient pas aux études au moment du sondage, s'élève à 7 p. 100, en hausse de 0,6 p. 100 par rapport à 1994.

Nous constatons tout de même qu'une grande majorité de personnes qui désiraient avant tout travailler à temps plein travaillent et ce, dans une proportion de 88,7 p. 100, même si pour 14 p. 100 d'entre elles l'emploi obtenu est à temps partiel. En outre, les diplômées et diplômés sont satisfaits de leur emploi dans une proportion de 84,8 p. 100 et considèrent que leur emploi est en lien avec les études universitaires dans 85,1 p. 100 des cas. Parmi les éléments qui se détériorent, on note la diminution des salaires et l'augmentation du nombre d'heures de travail.

Régime coopératif gagnant

Encore une fois, il semble que les diplômées et diplômés des programmes du régime coopératif fassent mieux sur le marché de l'emploi que leurs collègues des programmes réguliers. Il est cependant difficile de savoir si ces statistiques, disons plus positives, sont liées au régime d'études : coopératif ou non, ou au type de programme d'études : génie versus sciences de l'éducation, par exemple.

Finalement, mentionnons que les différences entre les secteurs public et privé sont importantes. Au privé, par exemple, les emplois sont plus souvent à temps plein et permanents tandis qu'au public, ils sont souvent temporaires et à temps partiel. Malgré tout, le degré de satisfaction des personnes travaillant dans le secteur public est plus élevé qu'au privé, soit 86,4 p. 100 contre 83,2 p. 100. Même si tout n'est pas rose, il est facile de constater en parcourant Relance que les diplômées et diplômés de certains programmes d'études s'en tirent très honorablement avec des taux de placement dépassant les 90 p. 100 et, dans certains cas, un taux de chômage nul.

Au deuxième cycle

Il est plus difficile de ventiler les résultats obtenus par les diplômées et diplômés du deuxième cycle puisqu'ils sont sondés pour la première fois. On peut quand même dire sans se tromper que la situation des diplômés de deuxième cycle est meilleure sous tous les rapports que la situation de leurs collègues de premier cycle. Pour la plupart des paramètres suivants : emploi, emploi permanent, emploi à temps plein, le taux est en moyenne 10 p. 100 plus élevé qu'au premier cycle.

Le taux de chômage est de 4,4 p. 100 alors que les salaires payés sont en général de beaucoup supérieurs. Disons aussi que 94,4 p. 100 des personnes qui désiraient avant tout un emploi à temps plein travaillent, même si pour 10,4 p. 100 d'entre elles, le travail est à temps partiel. Mentionnons que 51,4 p. 100 des personnes diplômées du deuxième cycle occupaient un emploi avant d'entreprendre les études de deuxième cycle et que 33,1 p. 100 d'entre elles ont réintégré leur emploi antérieur. Quant aux taux de correspondance entre les études et le travail, il est de 87,9 p. 100 et le degré de satisfaction à l'égard de l'emploi se retrouve à 86,1. p 100.

Malgré des conditions encore difficiles pour intégrer le marché de l'emploi, la performance des diplômées et diplômés de l'Université de Sherbrooke demeure bonne et nous pouvons encore affirmer que les études universitaires demeurent un moyen efficace de décrocher un emploi, surtout un emploi satisfaisant. Au-delà des chiffres, il convient de continuellement garder à l'esprit que le choix d'une profession doit reposer sur des aptitudes et des intérêts personnels. Ces éléments seront toujours les meilleurs atouts pour trouver un emploi et s'épanouir au travail.

Michel Roy

Service de psychologie et d'orientation