LIAISON a offert un espace égal aux deux candidats au poste de recteur afin qu'ils puissent y présenter un texte de leur choix. Le journal publie donc ces documents, tels qu'ils ont été reçus.

Le scrutin en vue du choix du recteur se déroulera à huis clos le 27 février. Par scrutin secret, les membres de l'Assemblée universitaire procéderont à l'élection du recteur. Il y aura autant de tours qu'il sera nécessaire pour qu'un candidat obtienne la majorité soit plus de 50 p. 100 des voix des membres présents et ayant droit de vote. Rappelons qu'il est également possible de consulter la page WEB mise à la disposition des candidats à l'adresse suivante : http://www.usherb.ca/SCSI/election/election.htm.

Assurer la poursuite de notre développement

Depuis juin 1993, l'Université de Sherbrooke a amorcé la mutation qui lui permettra de franchir le cap du XXIe siècle. Sa mission de formation est aujourd'hui mieux intégrée, davantage partagée. Malgré les difficultés financières, un nouveau climat s'est instauré au sein de la communauté; la vie étudiante y a gagné en intensité. Notre établissement a conquis une place de choix sur la scène québécoise; il apporte à la collectivité locale et régionale une réponse nouvelle et appréciée du milieu. La communauté profite maintenant et profitera bientôt davantage des espaces additionnels qu'elle réclamait depuis 20 ans. L'infrastructure administrative a entrepris une cure de rajeunissement qui lui permettra d'offrir un soutien plus efficace et plus performant. Une nouvelle dynamique de concertation a pris place entre la direction, ses instances et la communauté. Enfin, globalement, l'Université a réalisé avec succès, grâce à la participation de toutes et de tous, les compressions budgétaires qu'elle a entreprises jusqu'ici ; elle se donne, grâce à la campagne majeure de souscription en cours, les moyens de soutenir son développement dans l'avenir.

Au milieu d'une tempête où elle a réussi jusqu'ici à garder le cap, l'Université doit éviter de se lancer dans des changements intempestifs et improvisés. Pour continuer de progresser, elle doit concentrer ses efforts de changement sur sa mission de formation au sens le plus large.

Réorganiser l'enseignement

Pour assurer un haut niveau de qualité de formation à nos étudiantes et étudiants, dans un contexte de compressions budgétaires répétées, il faut continuer à réorganiser les programmes, à redécouper les contenus, à réduire le nombre d'activités, et il faut exploiter ou inventer de nouvelles stratégies pédagogiques. Autant de tâches pour lesquelles le corps professoral peut, avec compétence et équité, donner sa pleine mesure. Ce travail est amorcé dans plusieurs facultés. Il faut le compléter et l'étendre au-delà des barrières facultaires dans la perspective d'une réorganisation du système universitaire québécois. C'est seulement sur la base de cette réorganisation globale de l'enseignement que pourront être amenés d'éventuels changements à notre découpage facultaire. Procéder à l'inverse serait risquer une improvisation coûteuse.

Développer la pédagogie

Chaque membre du corps professoral et chaque personne chargée de cours doit développer son plein potentiel pédagogique. La pédagogie n'est pas qu'innée et l'innovation pédagogique n'est pas toujours diffusée. Pourtant, au-delà de la formation disciplinaire, la qualité de l'acte pédagogique a été longtemps laissée au seul talent naturel. En période de disette et de fortes attentes, il faut continuer de développer les talents individuels et accélérer l'innovation et le développement pédagogique dans toutes les disciplines. Il faut favoriser la persévérance et la réussite du processus d'apprentissage des étudiantes et des étudiants.

Développer la recherche et la création

Plus que jamais, il faut protéger nos acquis et soutenir nos équipes performantes. Mais il faut aussi assurer un meilleur appui aux professeures et professeurs qui représentent la relève, en particulier dans l'obtention des fonds nécessaires à la poursuite de leur recherche et au soutien de leurs étudiantes et étudiants. Au-delà de la recherche subventionnée, il faut redonner à notre université une vie intellectuelle intense qui lui soit propre. Il faut permettre à tous les membres du corps professoral de s'épanouir dans leur carrière universitaire en faisant éclater au besoin certaines conceptions trop étroites ou trop exclusives de la recherche, reconnaître à sa juste valeur notre production intellectuelle et en multiplier les lieux et les moyens d'échange et de diffusion.

Réorganiser l'administration

Afin de permettre à tout le personnel d'appuyer de façon plus systématique et plus économique celles et ceux qui sont les premiers responsables de notre mission de formation, il faut mener à bien les transformations entreprises dans le cadre de la réingénierie, en particulier la reconfiguration de plusieurs services, le nouveau système financier et la nouvelle structure de soutien pédagogique en technologies de l'information.

Garder le cap

Au plus fort de la tempête, la tenue d'une élection à la direction de l'Université ne fera pas disparaître la conjoncture actuelle. Les changements prioritaires à réaliser sont déjà entrepris; il faut les poursuivre, les compléter, les accélérer, avec fermeté certes, mais sans cassure paralysante, en protégeant nos acquis, dans le respect des personnes et dans un esprit de concertation de toutes et de tous. Le recteur en poste en juin prochain doit posséder l'information, l'expérience, le réseau de relations et l'estime de ses partenaires, en particulier, universitaires, lui permettant d'assurer le développement et l'autonomie de notre établissement dans la réorganisation du système universitaire québécois. Voilà pourquoi j'offre de nouveau mes services à la communauté.

Pierre Reid