Nouvelle faculté

Un exemple de concertation

Quand Jean-François Malherbe est devenu doyen de la Faculté de théologie en mai 1994, ses collègues lui ont demandé de développer l'éthique. Moins de deux ans après son entrée en fonction, il vient d'obtenir, le 5 février, l'approbation unanime du Conseil universitaire sur la création du diplôme de deuxième cycle en éthique appliquée.

Le programme, qui sera placé sous la responsabilité administrative de la Faculté de théologie, mettra à contribution des ressources de toutes les facultés de l'Université. De plus, il est question, pour consolider la philosophie et la théologie tout en développant l'éthique plus avant, de créer une nouvelle faculté regroupant l'éthique, la philosophie et la théologie, nouvelle faculté qui pourrait bien voir le jour d'ici quelques mois.

En effet, lors de sa réunion du 4 mars, le Conseil universitaire a recommandé au Conseil d'administration le transfert de la philosophie à la Faculté de théologie. Cette dernière proposera sous peu un changement de nom pour s'appeler Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie.

Cette nouvelle faculté regrouperait la Faculté de théologie actuelle ainsi que les secteurs Philosophie et Éthique appliquée du Département de sciences humaines. <<L'éthique est une science qui relève à la fois de la théologie et de la philosophie, explique Jean-François Malherbe. Étant titulaire d'un doctorat dans chacune de ces disciplines, je suis bien placé pour connaître et comprendre les possibles divergences de vue existant entre les philosophes et les théologiens. Je suis toutefois convaincu que l'éthique ne peut être enseignée sans articuler les deux disciplines.>>

En mars 1995, Jean-François Malherbe a rencontré les philosophes de la FLSH afin d'établir un pont entre les deux facultés. Le dialogue s'est installé peu à peu et l'idée d'un regroupement s'est concrétisée quand la FLSH a questionné la pertinence de maintenir, dans ses programmes, le baccalauréat et la maîtrise en philosophie.

Trouver des solutions

L'automne dernier, le Conseil de la Faculté des lettres et sciences humaines a fixé le 15 mars 1996 comme échéance afin de trouver une solution inédite et pertinente pour conserver la philosophie. Les philosophes de la FLSH ont donc créé un comité de relance de la philosophie qui a finalement privilégié l'idée de regrouper la théologie et la philosophie.

Cette orientation rejoignait d'ailleurs la décision unanime prise dès le 15 décembre par l'Assemblée des professeures et professeurs de la Faculté de théologie qui définissent ainsi le projet de la nouvelle faculté : <<Développer, à partir des acquis actuels de l'Université de Sherbrooke, un lieu où chacune et chacun puisse, à partir de questions de sens et/ou de compréhension critique des phénomènes culturels et religieux, venir nourrir sa réflexion dans l'épistémologie de son choix (théologique, éthique, philosophique ou sciences humaines des religions), et mener à bien sa recherche personnelle en la ponctuant d'un ou plusieurs diplômes de valeur.>>

<<Il faut comprendre que la pensée de plusieurs grands philosophes est présentée dans les cursus théologique et philosophique, explique Jean-François Malherbe. Avec un tronc commun de cours offerts en philosophie et en théologie, on évite les dédoublements tout en augmentant la diversité au niveau de l'approche pédagogique et du traitement de la matière, et en rendant possibles de nouveaux investissements en éthique.

<<Les étudiantes et les étudiants sont gagnants sur toute la ligne, poursuit le doyen. C'est d'ailleurs ce qu'exprime le rapport de la première assemblée générale conjointe des étudiantes et des étudiants de philosophie et de théologie tenue le 23 janvier.>>

Le regroupement des forces vives en théologie et philosophie dans ce que Jean-François Malherbe appelle une <<nouvelle configuration facultaire>>, qui respecterait l'indépendance épistémologique de la philosophie et de la théologie, devrait permettre à l'Université de Sherbrooke de devenir, au Québec, un lieu d'excellence en éthique.

Hélène Goudreau

Vignette

Normand Wener, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, et Jean-François Malherbe, doyen de la Faculté de théologie, se sont consultés à maintes reprises afin d'examiner toutes les conséquences possibles de ce nouveau regroupement.