Quand le CARTEL n'existait pas

Le premier cours en télédétection a été donné à S herbrooke en 1969 par Jean Pouquet, un chercheur de la NASA. Il n'en fallait pas plus pour qu'une poignée de professeurs-chercheurs, avec à leur tête Ferdinand Bonn, décident de créer un laboratoire de téléd étection.

Trois ans plus tard, les premières subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) ainsi que du Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la recherche (FCAR) d onnaient le coup d'envoi à la concrétisation d'une série de projets.

<<Nous nous sommes vraiment fait connaître en 1977 avec le projet de thermographie aéroportée de Joliette, rappelle Ferdinand Bonn.E n 1979, nous avons mené, conjointement avec l'Université Laval, notre premier projet en Afrique, à Ouagadougou. Les années suivantes ont été consacrées à divers dossiers, dont le traitement des image s avec l'Université de Californie à Santa Barbara et le développement du logiciel didactique SANIL.>>

En 1982, l'équipe de Ferdinand Bonn s'est agrandie avec l'arrivée d'Alain Royer, alors boursier France-Qu ébec, et la <<conversion>> de Hugh Gwyn et de Jean-Marie Dubois à la télédétection. <<L'année 1983 marque une très bonne année pour nous, poursuit Ferdinand Bonn; subvention du CRSN G, qui nous a permis d'engager Alain Royer pour cinq ans et d'acheter de l'équipement, subvention du FCAR Radar et début du programme Global Change.>>

Le laboratoire de télédétection a pris dé finitivement le nom de Centre d'applications et de recherches en télédétection (CARTEL) en 1985, année où il a obtenu une subvention d'actions structurantes. Il a continué sur sa lancée internationale avec son adhésion au réseau de l'AUPELF-UREF. La fin des années 80 a amené la création du programme de Ph.D., le seul encore offert au Canada d'ailleurs, et l'engagement de Goze-Bertin Bénié qui succède a ujourd'hui à Ferdinand Bonn à la tête du CARTEL.

Dix professeurs-chercheurs y travaillent à plein temps dans les principaux secteurs de la télédétection et de ses applications dans les domaines de la physique de l'atmosphère, de l'informatique, des systèmes d'information géographiques, de la géologie, des environnements littoraux, de l'utilisation du sol, de la climatologie et du suivi environnemental.

Le Centre emp loie une douzaine de professionnelles et de professionnels, de techniciens et de techniciennes et bénéficie d'un budget de fonctionnement de près de deux millions de dollars en subventions et contrats extérieurs. De l'Antarctiq ue au Viêt-nam en passant par le Costa Rica et le Sénégal, le CARTEL étend aujourd'hui son expertise aux quatre coins de la planète, offrant du même coup aux étudiantes et étudiants de maîtrise e t de doctorat la chance de travailler sur des projets concrets d'envergure.

Hélène Goudreau