Recherche en sciences humaines

Histoire de s'accommoder...

L'Université a octroyé récemment une subvention de 16 500 $ à une équipe de chercheuses et chercheurs. Cette subvention, issue du Programme de développement de la recherche en sciences humaines (PDRSH), permettra la mise en route d'une recherche traitant des relations interculturelles.

Grâce à cette subvention, sept professeures et professeurs des facultés de Droit, d'Éducation, ainsi que des Lettres et sciences humaines vont entreprendre des recherches sur l'accommodement des individus et des institutions au pluralisme interculturel. Ces recherches permettront de mieux connaître et de mieux comprendre les facteurs qui motivent un organisme public ou privé à faire ou non un compromis pour tenir compte du caractère multiethnique de la société québécoise et canadienne.

Le projet comprend quatre volets. Le premier porte sur les dimensions psychologiques de l'accommodement. Placé sous la responsabilité de Claude Charbonneau, Nicole Chiasson et Jacques Proulx, du Département de psychologie, et de Pierre Blache, de la Faculté de droit, ce volet a pour objectif, à long terme, de concevoir des programmes de formation pour les personnes occupant des postes les rendant susceptibles de recevoir des demandes d'accommodements. Le contenu de ces programmes ne pourra bien sûr être élaboré que lorsque des recherches concernant les facteurs psychologiques dont dépendent les réactions aux demandes d'accommodements auront été complétées.

De leur côté, Fernand Ouellet, professeur à la Faculté de théologie, et son collègue de la Faculté d'éducation, André Beauchesne, mettront en marche les deuxième et troisième volets de la recherche. Fernand Ouellet assumera la direction d'une étude portant sur la place de l'éducation religieuse dans l'école publique québécoise. Après avoir esquissé un cadre théorique général pour cette problématique, Fernand Ouellet et son collègue chercheront à savoir, par voie de questionnaire, quelle conception ont les enseignantes et enseignants des écoles primaires du rôle de l'enseignement de la religion. S'agit-il pour eux d'approfondir la foi chrétienne, de développer la spiritualité chez les jeunes, de transmettre une identité culturelle ou de former à la diversité des messages religieux?

Sous la direction d'André Beauchesne cette fois, les deux mêmes chercheurs jetteront aussi les premiers jalons d'une recherche sur l'apprentissage de l'enseignement dans l'expérience de personnes issues de minorités ethniques. Après avoir recensé des écrits traitant de cette problématique, les chercheurs procéderont à des entrevues avec une dizaine d'étudiantes et d'étudiants issus de minorités ethniques afin de décrire leur cheminement et, par la suite, de prévoir, dans les programmes de formation des maîtres, des accommodements leur permettant de mieux apprendre l'enseignement et d'être mieux préparés à intervenir dans une école.

Elle aussi professeure à la Faculté d'éducation, Suzanne Pouliot se chargera du dernier volet du projet en identifiant, dans la littérature romanesque pour les jeunes de 10 à 15 ans, les actions et les discours présentant des formes d'accommodement raisonnable. Fondée sur le principe que la fréquentation de romans constitue pour les jeunes une façon d'intégrer les valeurs d'une société, la recherche visera d'abord à identifier les romans où les relations interculturelles prennent une place importante, puis de les analyser et de suggérer des interventions didactiques auprès des jeunes vivant en milieu pluriethnique.

Bruno Levesque