La gestion intégrée des déchets

Une révolution dans les comportements

Chaque Canadien génère en moyenne quelque 620 kilogrammes de déchets solides par année, ce qui place le pays parmi les plus grands producteurs de déchets au monde. Des efforts sont toutefois consentis depuis quelque temps pour réduire cette quantité. Programmes de recyclage de papier dans les bureaux, compostage des déchets végétaux, récupération du verre... Si ces efforts collectifs et individuels donnent des résultats, le problème demeure toutefois préoccupant.

L'Association de la maîtrise en environnement a organisé un colloque sur la gestion intégrée des déchets, les 7 et 8 avril. Ses principaux objectifs étaient d'informer et de sensibiliser les différents intervenants et le public, de promouvoir cette pratique et d'en évaluer les retombées socioéconomiques régionales. À l'issue du colloque, des recommandations ont été acheminées au ministère de l'Environnement et de la Faune.

Durant deux jours, quelque 150 personnes provenant du milieu universitaire, du milieu politique, provincial et municipal ainsi que des spécialistes de la gestion des déchets ont eu l'occasion d'approfondir leurs connaissances en se familiarisant avec la situation actuelle dans ce domaine.

Plusieurs conférenciers et conférencières ont décrit les divers aspects du problème de la gestion des déchets : développement des stratégies de collecte et de tri, développement de technologies de traitement et/ou de valorisation, liens existant entre les générateurs de déchets et les potentiels utilisateurs et récupérateurs, etc. Des assemblées plénières ont aussi permis aux participantes et participants de faire des recommandations concernant le processus de consultation publique et l'élaboration d'un modèle de gestion intégrée.

Sensibiliser et éduquer

Comme le souligne Jacques Dunnigan, directeur du programme de la maîtrise en environnement : <<Face aux atteintes possibles et vérifiées du milieu environnemental et face aux attentes de la société pour une meilleure protection du milieu, ce qui est requis dans le dossier de la gestion intégrée des déchets est une nouvelle façon de concevoir toute cette problématique.

<<La régionalisation est devenue incontournable, poursuit-il, car elle permettra de mieux intégrer les interventions de réduction à la source, de réemploi, de récupération, de recyclage et de valorisation, en même temps qu'elle permettra des retombées socioéconomiques non négligeables, soit en termes d'emplois ou en termes d'économie dans le traitement des déchets. Tous sont probablement d'accord pour affirmer que les vraies révolutions, celles qui sont porteuses de progrès, ne sont pas seulement celles reliées à la technologie mais celles qui se feront dans les mentalités et les comportements, car elles doivent précéder les solutions technologiques.>>

Hélène Goudreau