Jouer dans les ligues majeures

Ils sont 13, ils vivent à Sherbrooke, étudient à la Faculté des lettres et sciences humaines et n'ont pratiquement qu'un seul sujet de conversation depuis quelques mois : le Turkménistan. Pourquoi le Turkménistan? Parce que ce pays de l'ex-URSS est devenu le pays d'adoption du Club des Nations unies.

Entre le 10 et le 14 avril, l'Assemblée des Nations unies à New York a ouvert ses portes à des équipes venues des principales universités du Canada et des États-Unis. Chacune de ces équipes y a joué au jeu complexe de la diplomatie et du pouvoir afin de faire valoir le point de vue du pays représenté.

<<Au départ, on ne savait pas grand chose de cette république d'Asie centrale, explique Stéphane Soucy, étudiant en géographie et coordonnateur de l'activité. Nous nous sommes documentés sur sa politique extérieure et intérieure, son économie, ses problèmes sociaux et environnementaux et même sur son projet de démilitarisation.>>

Dès leur arrivée à New York, les membres de l'équipe sherbrookoise ont rencontré les <<vrais>> diplomates du Turkménistan. Ces derniers les ont mis au fait des récents développements des politiques du pays et des dossiers importants en cours. Les étudiants et étudiantes ont ensuite siégé aux différentes commissions du Turkménistan. <<Notre groupe était séparé en cinq commissions, poursuit Stéphane. L'environnement, la démilitarisation, la politique, la santé et les mesures sociales sont les principaux domaines sur lesquels ont porté les débats lors des différentes simulations qui ont duré trois jours.>>

Tout ce travail officiel était soutenu par un autre tout aussi important, celui des alliances et des jeux de coulisses. <<C'est souvent à ce niveau-là que tout se décide, ajoute Stéphane Soucy. Nos professeurs ont donc mis beaucoup d'insistance sur notre formation en négociation latérale. À New York, nous étions d'ailleurs reliés à certains d'entre eux à Sherbrooke par le réseau Internet et par télécopieur.>>

Le Club des Nations unies est formé chaque année dans le cadre du cours Simulation des travaux des Nations unies. Il permet à des étudiantes et à des étudiants de siéger aux Nations unies l'espace de quelques jours et d'y débattre des grandes questions politiques et économiques qui influencent l'avenir du monde.

Hélène Goudreau

Vignette

Plusieurs mois de préparation ont été nécessaires aux membres du Club des Nations unies afin de bien connaître le Turkménistan.