<<Nous sommes tous des partenaires>>

Pierre Reid

C'est en gardant en tête l'idée que nous sommes tous partenaires que la communauté universitaire trouvera des solutions pour affronter cette situation préoccupante que constitue le déficit. <<Au cours des prochains mois, a souligné le recteur Pierre Reid, la pression et la tension vont monter. Il faut que ce processus se déroule dans le respect de chacun et de chacune.>>

Cette recherche de solutions est déjà amorcée dans la plupart des unités administratives. D'ici la dernière semaine de mars, il faudra, selon le recteur, avoir des plans suffisamment élaborés pour pouvoir poser des gestes concrets et développer la suite du plan. En 1996-1997, ce sont les structures de l'Université, en termes de facultés, services et départements, qui seront étudiées et évaluées.

Des quelque 80 solutions qui sont actuellement sur la table, certaines méritent encore réflexion et bonification. D'autres ont déjà été rejetées, comme celle qui consiste à abandonner les cycles supérieurs d'enseignement et le secteur de la recherche. Durant l'après-midi du 16 février, des membres de la communauté universitaire ont apporté leur contribution à la réflexion collective amorcée les semaines précédentes. Voici quelques-uns de ces témoignages.

Marc Scholer, Éducation

<<Dans ce débat, quelque chose me met mal à l'aise. On a parlé de mon syndicat, celui des professeurs, et il me semble que plusieurs des 55 points de la liste d'aujourd'hui se discutent actuellement au-dessus de la tête du SPPUS.>>

Michel Campagna, Sciences appliquées

<<Dans cette région, l'Université de Sherbrooke est la locomotive. Doit-elle accepter de se faire amputer de plusieurs de ses parties sans mobiliser l'Estrie? Avant d'adopter toute mesure déplorable, l'Université devrait chercher l'appui de la région. Un mandat qu'elle devrait confier aux professeurs parce que ce sont les meilleurs!>>

Danièle Milhot, étudiante, Sciences

<<Ce serait un non-sens d'abolir le secteur de la recherche, le Service de la coordination ou le programme coopératif. La qualité d'une université passe aussi par celle de sa bibliothèque, ne l'oublions pas. La proposition qui consiste à exiger des professeurs qu'ils donnent un minimum de cours par année est intéressante, mais je me méfie de celle qui consisterait à augmenter la charge d'enseignement. Il y a des mauvais profs et il ne faudrait pas leur donner plus de cours! Dans une université, le client, c'est l'étudiant, d'où l'importance de le protéger.>>

Bertrand Garon, Éducation

<<Les suggestions qui ont été faites concernent toutes les catégories de personnel sauf le rectorat. Avant de couper des postes, ne pourrait-on pas utiliser les frais de représentation de manière plus judicieuse en les coupant de moitié, par exemple? Est-ce qu'une diminution de la clientèle dans certains secteurs ne serait pas plus rentable?>>

Yves Van Hoenacker, Sciences appliquées

<<Le budget de la recherche est d'environ 40 millions $ soit 20 p. 100 du budget de l'Université. Au-delà de ces chiffres, il faut voir les retombées des activités de recherche en région, activités qui ne sont pas nécessairement comptabilisées mais qui existent quand même. Il ne faudrait pas que l'Université de Sherbrooke devienne une université de premier cycle.>>

Jean-Paul Page, Administration

<<C'est presque gênant de faire une proposition de plus. Tout cela ressemble à une liste d'épicerie, mais j'aurais aimé recevoir le livre de recettes avec! Je propose quand même l'engagement d'un vérificateur interne qui, avec honnêteté et impartialité, examinerait les finances de toutes les unités administratives de l'Université.>>

Parmi les autres suggestions relevées au cours de cet après-midi, soulignons celles de Guy Laperrière (FLSH) sur l'abolition du supplément de traitement aux professeures et professeurs qui consacrent une partie de leurs tâches à l'administration et sur la création d'un fonds de solidarité auquel les professeures et professeurs devraient souscrire. Ce fonds permettrait de créer de nouveaux postes ou d'aider d'anciens professeurs.

Paul Bourassa, de la Faculté des sciences appliquées, a proposé de courtiser la clientèle étudiante américaine; Martin Gravel, étudiant en sciences appliquées, a suggéré aux doyens, aux vice-recteurs et au recteur de donner un cours par session, histoire de garder le contact avec la réalité étudiante. Julien Constantin, de la Faculté des sciences, suggère pour sa part d'augmenter la responsabilisation départementale. Emmanuel Escher, de la Faculté de médecine, a souligné que si des coupures salariales doivent être faites, l'administration de l'Université devrait elle-même donner l'exemple en sabordant ses dépenses la première.

Pour sa part, Gilles Pelloille du SCSI a proposé de suspendre les activités de l'Université les vendredis après-midi. En échange de ce congé supplémentaire d'une demi-journée, les membres du personnel sacrifieraient un peu moins de 10 p. 100 de leur salaire. Cette mesure permettrait à l'Université d'économiser environ 11 millions $. Gilles Bilodeau, du Service des personnels, a rappelé l'importance d'une réorganisation complète du travail. Le décloisonnement de certaines structures permettrait à la communauté universitaire de se doter collectivement d'outils plus performants.

Hélène Goudreau