Réforme Axworthy

Pas question!

La température des derniers jours n'a pas refroidi les ardeurs des étudiantes et étudiants du Cégep de Sherbrooke et de l'Université qui ont manifesté, le mardi 6 février, leur désaccord avec la réforme du ministre Axworthy.

Scandant l'éternel <<Ce n'est qu'un début, continuons le combat>>, les enfants des baby-boomers ressemblaient, quelque 20 ans plus tard, à leurs ancêtres à cheveux longs des années 70. Même combat, mêmes espérances, mêmes illusions.

Orchestré par la Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke (FEUS) et l'Association étudiante du Collège de Sherbrooke, le rassemblement a pris le départ au Collège et traversé la ville, pour arriver en fin d'après-midi à l'Université où l'attendaient des représentantes et représentants des associations étudiantes. Ce mouvement de protestation survient à quelques semaines du dépôt du budget Martin qui laisse présager un désengagement important du gouvernement fédéral dans les paiements de transferts aux provinces en matière d'enseignement postsecondaire.

D'après les calculs de la FEUS, l'endettement des bacheliers pourrait passer de 15 000 $ à plus de 25 000 $. L'accès aux universités et collèges deviendrait ainsi plus difficile pour de nombreux étudiants et étudiantes incapables de payer des frais de scolarité aussi élevés.

Le gouvernement fédéral débourse actuellement 50 p. 100 du coût annuel de l'éducation postsecondaire, lequel s'élève à 16 milliards de dollars. Pour le ministre Axworthy, le programme d'aide qu'il propose dans le Livre vert sur La sécurité sociale dans le Canada de demain apporterait une aide à la fois plus souple et plus généreuse aux étudiantes et aux étudiants. Son raisonnement et les propositions qui en découlent sont toutefois loin de faire l'unanimité dans le milieu de l'enseignement postsecondaire.

Rappelons que le Conseil d'administration de l'Université, à sa réunion du 30 janvier, a exprimé son opposition au projet de coupure des paiements de transferts aux provinces pour les fins de l'enseignement postsecondaire. Selon le recteur Pierre Reid, l'Université s'oppose à ce volet de la réforme parce que celle-ci ne pourrait avoir que des effets négatifs sur le développement des universités québécoises.

Hélène Goudreau