Faculté d'éducation physique et sportive

Nouveaux défis en perspective

Joanne Sarrasin est doyenne de la Faculté d'éducation physique et sportive depuis le 1er juin. Accepter un poste de doyenne représentait pour elle un défi intéressant sur un terrain pas tout à fait inconnu. <<Ces dernières années, dit-elle, les tâches de gestion au niveau universitaire ont occupé la plus grande partie de mon temps.>>

Titulaire d'un doctorat, option andragogie, et d'une maîtrise ès arts, option éducation physique, la nouvelle doyenne a exercé diverses fonctions de gestion pédagogique au cours de sa carrière qui a débuté à l'Université de Montréal et qui s'est déroulée par la suite principalement à l'Université du Québec à Montréal. Établie à Sherbrooke depuis six mois, elle a étudié les dossiers majeurs de la Faculté et commencé à élaborer des stratégies pour l'avenir.

Un contexte difficile

Divers facteurs influenceront l'avenir de la FEPS comme celui de toutes les universités d'ailleurs. Au premier cycle, la Faculté d'éducation physique et sportive a enregistré cette année une baisse de 20 p. 100 de ses nouvelles admissions. Cette situation pourrait être dramatique si elle n'était généralisée dans presque toutes les universités de la province qui offrent des programmes en éducation physique.

<<Le dossier de l'enseignement de cette matière au niveau collégial a sûrement eu une certaine influence sur cette baisse des demandes d'admission au premier cycle, souligne Joanne Sarrasin. Je considère pourtant que les jeunes arrivent à une conclusion erronée en croyant que l'avenir de l'éducateur ou de l'éducatrice physique est exclusivement lié à l'enseignement dans les institutions scolaires.>>

Comme deuxième facteur, la doyenne de la FEPS identifie l'augmentation des frais de scolarité pour une quatrième année consécutive. <<Presque 75 p. 100 de la clientèle de l'Université de Sherbrooke provient de l'extérieur de l'Estrie. Plusieurs jeunes, devant l'augmentation de leurs frais de scolarité, peuvent décider d'étudier dans leur région respective. À Sherbrooke, nous devons rapidement faire preuve d'inventivité en développant, par exemple, de nouvelles formules pédagogiques.>> Joanne Sarrasin considère que les modalités pour donner les cours (horaires, lieux, etc.) doivent être examinées et que les formules de formation à distance devraient être considérées.

S'adapter aux besoins du milieu

Le monopole qu'ont eu les universités dans le domaine de la formation s'estompe. Il s'agit d'un troisième facteur qui poussera les universités à repenser leur mission. En effet, de plus en plus de firmes spécialisées offrent une formation de pointe adaptée à des besoins spécifiques. La doyenne de la FEPS croit donc que l'université et son corps professoral doivent se rapprocher des besoins du milieu et songer sérieusement à développer davantage les formules de formation sur mesure.

Le 1er mars amènera à la FEPS les demandes d'admission pour l'automne 1995. Confiante que la publicité orchestrée à l'automne dernier dans les cégeps portera fruit, Joanne Sarrasin espère toutefois que son message a été bien compris par cette future clientèle. <<Les gens connaissent peu la profession d'éducateur ou d'éducatrice physique. Outre l'enseignement, diverses carrières s'offrent à nos diplômées et diplômés qui arrivent sur le marché du travail avec un bagage de 4000 heures. Le domaine de la gérontologie ou celui de l'intervention auprès des personnes handicapées font partie des créneaux que nous examinons actuellement. Tout le domaine du plein air doit également être analysé attentivement à la lumière des besoins de formation.

<<À la FEPS, des programmes de premier et deuxième cycles sont présentement offerts. Ils doivent être ajustés en fonction des développements professionnels. Les études avancées devront aussi s'implanter plus avant; des partenariats interfacultaires et interuniversitaires relatifs aux programmes de troisième cycle figurent à notre agenda. Enfin, la recherche effectuée présentement et celle que les milieux commandent doivent connaître une meilleure diffusion. Les universités ont ce mandat.>>

Analyser les besoins du marché, poser un diagnostic qui tienne compte des besoins physiques et psychologiques de la clientèle, établir un programme en fonction de ces besoins, en faire le suivi puis l'évaluation font partie du scénario de préparation à l'intervention. Scénario que Joanne Sarrasin a déjà commencé à appliquer avec son équipe de direction. <<Nous avons à construire cette profession qui est encore très jeune au niveau universitaire, conclut Joanne Sarrasin. Nous y travaillons très fort!>>

Hélène Goudreau

Vignette

La Faculté d'éducation physique et sportive fait face à de nouveaux défis que Joanne Sarrasin, doyenne, et son équipe entendent bien relever avec succès.

Photo audiovisuel -- Roger Lafontaine