Au début du XXe siècle, les conditions d'émergence d'une édition littéraire autonome sont réunies : essor de la production imprimée, constitution d'un public lecteur et libéralisation du commerce du livre.

La progression est toutefois lente et nécessite l'appui des pouvoirs publics. Une série d'articles sur le livre, l'édition et le métier d'écrivain viennent illustrer cette évolution dans les domaines du roman et de la poésie (La Scouine d'Albert Laberge, Le Survenant de Germaine Guèvremont, À l'ombre de l'Orford d'Alfred DesRochers), de la littérature d'enfance et de jeunesse, de l'essai philosophique et religieux. Dans la plupart de ces secteurs, l'éditeur Albert Lévesque occupe une place centrale tant par l'importance de son catalogue, reproduit intégralement pour la première fois dans L'édition littéraire en quête d'autonomie - Albert Lévesque et son temps, que par l'essor qu'il a su donner au mouvement éditorial au Québec. Un document inédit, signé par Lévesque lui-même, relate les circonstances de son entrée dans le monde du livre; un témoignage de sa fille Claire situe l'aventure intellectuelle de l'homme et de l'éditeur dans son contexte social et historique.

Les études rassemblées par Jacques Michon, professeur à la Faculté des lettres et sciences humaines et directeur du Groupe de recherche sur l'édition littéraire au Québec, permettent d'éclairer d'un jour nouveau le processus de la production et de la diffusion de la littérature québécoise avant la Révolution tranquille.

L'édition littéraire en quête d'autonomie - Albert Lévesque et son temps, sous la direction de Jacques Michon, Les presses de l'Université Laval, 1994, 212 pages.