On s'éclate au bac multi

Fini le temps où le baccalauréat multidisciplinaire était l'apanage des indécis. Aujourd'hui, la clientèle du baccalauréat sait ce qu'elle veut : une formation polyvalente.

Lors de l'évaluation périodique des programmes couvrant 1992 à 1996, il est ressorti que le baccalauréat multidisciplinaire manquait de clarté dans sa structure. "Nous voulions servir toutes sortes de besoins et de clientèles avec un seul programme", raconte Norman Poulin, conseiller pédagogique au baccalauréat et certificat multidisciplinaires.

L'image d'autrefois n'est plus appropriée, puisqu'il existe désormais un baccalauréat multidisciplinaire pour celles et ceux qui veulent mettre plus d'une corde à leur arc ainsi qu'un certificat multidisciplinaire pour la clientèle en transition vers un autre programme.

Selon Norman Poulin, cette dernière clientèle, qui se cherche ou veut simplement acquérir une culture personnelle sans viser l'obtention du diplôme, bénéficie d'un véhicule tout terrain avec le certificat. Quant au baccalauréat, il s'agit d'un programme qui touche plusieurs disciplines. "On veut offrir un programme où les gens ont cette ambition d'articuler plusieurs disciplines à leur formation", affirme Jean-Herman Guay, professeur de sciences politiques et responsable du secteur multidisciplinaire.

Une colonne vertébrale

Avant, les étudiantes et étudiants obtenaient un diplôme au bac multi par le cumul de trois certificats et ce, peu importe le domaine étudié. Le baccalauréat multidisciplinaire restructuré comprend quatre cheminements : le cheminement par cumul, le cheminement en compétences au travail, le cheminement en politique appliquée et le cheminement individualisé.

Le cheminement par cumul est plus encadré qu'avant. Les 35 composantes d'étude ont été regroupées selon six secteurs d'activité professionnelle. Il est fortement recommandé aux étudiantes et aux étudiants de choisir leurs trois composantes (certificat ou mineure) dans un seul de ces secteurs et de justifier la cohérence de ce choix en fonction de leur orientation sur le marché du travail. Norman Poulin insiste sur l'importance que les étudiantes et étudiants se bâtissent un profil polyvalent, personnalisé mais pas écartelé entre plusieurs secteurs. Par exemple, l'étudiante ou l'étudiant qui opte pour un certificat en toxicomanie, un certificat en psychologie et une mineure en éthique appliquée pourra s'intégrer au marché du travail comme intervenant dans le milieu communautaire.

D'après Jean-Herman Guay, responsable du secteur multidisciplinaire, les entreprises veulent des gens qui ont une formation polyvalente plutôt qu'une spécialisation dans un domaine particulier. Dans un numéro d'Affaires plus daté de 1995, une enquête, menée auprès d'employeurs québécois sur les critères d'embauche des finissantes et finissants universitaires, place maintenant la polyvalence comme premier critère. "Soixante-huit p. 100 des employeurs cherchent des gens polyvalents, alors qu'il y a dix ans, ils cherchaient des gens spécialisés", rappelle Norman Poulin.

Quelques étudiantes et étudiants se réorientent même vers le baccalauréat multidisciplinaire afin d'augmenter leurs chances de se trouver un emploi. "Le baccalauréat multidisciplinaire pourrait devenir le programme de pointe pour l'an 2000", conclut le responsable du secteur multidisciplinaire.

France Gaignard

Vignette

Jean-Herman Guay, professeur de sciences politiques et responsable du secteur multidisciplinaire, et Norman Poulin, conseiller pédagogique au baccalauréat et certificat multidisciplinaires, proposent un bac multidisciplinaire "revampé" répondant aux besoins du marché.