L'Université pratique une gestion serrée tout en se tournant vers l'avenir

Les états financiers, adoptés par le Conseil d'administration le 29 septembre, indiquent que l'Université de Sherbrooke enregistre un déficit de 3 342 690 $ en 1996-1997, malgré une réduction de subvention de plus de 6,7 millions de dollars. <<Ces résultats constituent une réussite dans le contexte actuel, a signalé le recteur Pierre Reid. Ils démontrent que nous sommes capables de contrôler nos dépenses. Mais ils démontrent également qu'en ce qui a trait à nos revenus, nous restons à la merci du gouvernement qui peut décréter une diminution de subvention sans avertissement et en plein exercice financier.>>

Au cours de l'année 1996-1997, l'Université de Sherbrooke a réduit ses dépenses de 2,7 millions de dollars, pour atteindre les 179 623 882 $, alors que ses revenus chutaient de 6,1 millions par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 176 281 192 $. Cette diminution des revenus dépasse de plus d'un million les prévisions budgétaires et est attribuable notamment à une coupure supplémentaire de subvention de 500 000 $ en mars 1997 (à la toute fin de l'exercice financier) ainsi qu'à une baisse de 630 144 $ des revenus provenant des droits de scolarité.

L'Université prévoyait un déficit de l'ordre de 5 975 000 $ au moment de l'adoption des Orientations budgétaires 1997-1998 en mars 1997. Malgré une réduction apparente, le déficit de 3 342 690 $ correspond sensiblement à ce que l'Université avait prévu si l'on tient compte qu'entre-temps, une modification des règles comptables du gouvernement du Québec a permis d'étaler sur quatre ans les dépenses liées aux indemnités de départ et, ce faisant, de réduire son déficit de 2 874 115 $.

Gestion serrée

Même si l'Université doit maintenir son programme de réduction des dépenses pour faire face aux incertitudes engendrées par les baisses draconiennes de subventions gouvernementales, les résultats obtenus confirment qu'elle s'est engagée sur la bonne voie. <<On peut se réjouir des performances de l'Université de Sherbrooke d'autant plus que les mesures prévues pour réduire les dépenses n'ont pas toutes un effet immédiat et que certaines décisions prises en cours d'année auront un effet à plus long terme>>, a tenu à préciser le vice-recteur à l'administration, Daniel Hade, en faisant référence à la diminution des masses salariales régulières attribuable aux départs à la retraite.

Cette diminution constitue une grande part des efforts de réduction des dépenses entrepris par l'Université pour rencontrer ses prévisions budgétaires. En contrepartie, les masses salariales destinées au personnel temporaire connaissent cette année une hausse que le vice-recteur Hade explique ainsi : <<Il est normal que, dans un contexte marqué par de nombreux départs à la retraite, l'on ne puisse modifier au même rythme l'organisation du travail, ce qui oblige alors à recourir à du personnel temporaire. Une période d'ajustement est inévitable et elle ne peut pas se faire en une seule année.>>

Tournée vers l'avenir

Pour être efficace, une gestion serrée doit être accompagnée d'une vision d'avenir. Ainsi, l'Université a continué à investir dans l'avenir avec l'implantation, entre autres, d'un nouveau système de gestion financière indispensable à un moment où l'on prévoit des coupures draconiennes pour trois ans encore. À court terme, l'implantation d'un tel système nécessite le recours à des ressources humaines d'appoint et entraîne des dépenses supplémentaires ponctuelles, mais ceci permettra des économies importantes à moyen terme. Il en est de même de la réingénierie des systèmes administratifs, qui se traduira en réduction de dépenses et en hausse d'efficacité.

Le contexte financier n'a pas freiné la volonté de poursuivre l'objectif premier de l'Université de Sherbrooke, soit celui d'offrir un enseignement de qualité à ses étudiantes et étudiants. Les états financiers permettent de constater que l'Université n'a pas diminué son soutien à l'enseignement et au développement de nouvelles pédagogies. On constate même qu'un investissement de l'ordre d'un demi-million de dollars a été consacré au développement pédagogique et que les sommes consacrées au développement de la recherche ont été maintenues (et seront même augmentées pendant l'exercice en cours).

L'examen des résultats de l'exercice 1996-1997 confirme donc que l'Université a maintenu le cap avec succès sur sa mission de formation de qualité et de réponse aux besoins du milieu régional et québécois, en particulier par sa recherche de pointe et ce, malgré des compressions budgétaires douloureuses.

Gilles Pelloille

Vignette

En conférence de presse, le recteur Pierre Reid et Daniel Hade, vice-recteur à l'administration, ont présenté les états financiers adoptés par le Conseil d'administration le 29 septembre.