Partenariat avec le Costa Rica

L'IRECUS étend son expertise

Après avoir collaboré à la mise en place d'un programme de maîtrise de gestion et développement de coopératives dans plusieurs pays, l'Institut de recherche et d'enseignement pour les coopératives de l'Université de Sherbrooke (IRECUS) étend maintenant son expertise au Guatemala, au Nicaragua ainsi qu'au Salvador.

Ce projet de régionalisation s'inscrit dans la lignée des démarches entreprises il y a cinq ans pour implanter le programme à l'Université du Costa Rica.

Réalisé en collaboration avec l'université de ce pays, le projet est de l'ordre de 1,3 million de dollars. L'IRECUS a reçu une subvention de 750 000 $ de l'Association des universités et collèges du Canada pour la concrétisation du projet figurant parmi les dix dossiers retenus par l'organisme. Au total, 80 projets ont été présentés.

Rappelons que grâce au partenariat établi avec l'IRECUS, l'Université du Costa Rica a pu instaurer le programme de maîtrise. Nicole Saint-Martin, responsable des projets d'Amérique centrale, des Caraïbes et de Cuba pour l'IRECUS, a expliqué qu'après cinq ans, l'université de ce pays a développé son expertise et forme désormais ses étudiantes et étudiants. Près de 20 personnes y reçoivent annuellement leur diplôme.

<<L'Université du Costa Rica accueille plusieurs étudiantes et étudiants de l'Amérique latine, souligne-t-elle. Pour ces personnes quittant leur pays, les études entraînent des coûts très élevés. Elles doivent de plus laisser leur famille et leur emploi pour poursuivre leurs études. C'est pourquoi notre partenaire veut maintenant régionaliser le programme et offrir son expertise, tout comme l'a fait l'IRECUS.>>

De nouveaux partenaires

Nicole Saint-Martin a indiqué que le but du nouveau projet consiste à travailler avec l'Université du Costa Rica pour supporter l'implantation du programme de maîtrise au Guatemala, au Nicaragua et au Salvador. <<Le but est de former des professeures et des professeurs et d'élaborer des formations selon les contextes des pays et des universités, dit-elle. Il s'agit vraiment d'un transfert de connaissances. On retrouve la base du programme offert à Sherbrooke, mais celui-ci est élaboré selon les situations vécues là-bas. Ceci doit permettre d'obtenir des stages qui collent davantage à la réalité des trois pays.>>

Les programmes débuteront dans les trois pays successivement, sur une période de trois ans. Pour l'IRECUS, ce dossier de régionalisation présente des facettes intéressantes. <<De fait, explique Nicole Saint-Martin, les coopératives occupent une place importante dans ces pays. On y trouve également des coopératives inter-État, panaméricaines. Le mouvement coopératif en Amérique centrale existe depuis plus de 50 ans et regroupe des coops dans les domaines agroalimentaire et funéraire, ainsi que ceux de la santé, de l'épargne et du crédit. On en voit poindre qui se spécialisent en tourisme et en habitation.>>

Selon la responsable de ce programme, les gens en place désirent obtenir la formation manquante pour connaître les rouages de la gestion des coopératives, mandat auquel doit répondre la régionalisation du programme. <<La dimension coopérative du programme s'ajoute à leurs champs de compétence. C'est à ce niveau que l'on intervient>>, dit-elle.

Outre le transfert de connaissances et d'expertise, le nouveau projet de l'IRECUS se démarque des autres réalisés auparavant, car il ouvre la porte au développement de contacts entre les coopératives du Québec et de ces pays d'Amérique latine. <<Nous avons signé des ententes avec des fédérations de coopératives au Québec, souligne-t-elle. Lors de chaque mission que nous effectuerons, leurs représentants nous accompagneront pour examiner les possibilités qui s'offrent à eux. Notre but n'est pas de faire du développement de coopératives, mais plutôt de favoriser le réseautage. Celui-ci peut déboucher sur des échanges commerciaux et des transferts d'expertise.>>

Étendre des ramifications jusqu'à Cuba

L'IRECUS n'en est pas à sa première participation avec des pays étrangers pour implanter son programme unique de maîtrise. Après avoir conclu des partenariats avec des universités notamment en Colombie, au Brésil et en Afrique, l'IRECUS vient de recevoir du financement pour élaborer un projet similaire à Cuba, de telle sorte que l'Université de La Havane pourrait recevoir ses premiers étudiants à la maîtrise en gestion et développement des coopératives dès 1998.

<<La réforme agraire a fait en sorte que le secteur agroalimentaire a été modifié avec la naissance des organisations coopératives. Ce qui est intéressant, c'est que Cuba s'ouvre et que 20 p. 100 de la production agroalimentaire s'écoule sur le libre marché. Les gens veulent maintenant avoir une expertise pour gérer les coopératives. Donner des outils semblables, c'est emballant!>>, a conclu Nicole Saint-Martin.

Sylvie Pion

Vignette

En plus de travailler sur ce nouveau projet, Nicole Saint-Martin contribue à l'organisation du colloque L'Estrie et les Amériques : des atomes crochus qui aura lieu le 25 septembre. La tenue de l'événement vise entre autres à développer une charte de l'action internationale pour la région estrienne.