La maîtrise en gérontologie se donne un air de jeunesse

Le programme de maîtrise en gérontologie, offert à l'Université depuis 1988, a décidé de se donner un air de jeunesse. Désormais, toute la clientèle étudiante terminant un baccalauréat en psychologie, service social, sciences infirmières, loisirs, activité physique ou autres disciplines connexes au vieillissement peut être admissible au programme.

<<Avant, pour être admis, le candidat ou la candidate devait posséder un minimum de trois années d'expérience dans le domaine de la gérontologie. En raison d'une très forte demande, nous avons adapté le programme de maîtrise pour le rendre accessible aux finissantes et finissants de baccalauréat de plusieurs disciplines reliées au vieillissement>>, explique Gilbert Leclerc, professeur et responsable du programme de maîtrise en gérontologie.

Un programme unique

Le programme de maîtrise en gérontologie est unique au Québec. Il s'adresse aussi bien aux praticiennes et praticiens souhaitant améliorer la qualité de leurs interventions, aux futurs praticiens et praticiennes ayant un baccalauréat et aux futurs chercheurs et chercheuses en gérontologie qui veulent poursuivre des études doctorales et qui aspirent à une carrière de recherche orientée vers la solution de problèmes de la pratique professionnelle dans le domaine du vieillissement.

Original et novateur : voilà les deux caractéristiques qui distinguent la maîtrise en gérontologie. Le programme met l'accent sur la recherche axée sur les problèmes de la pratique et prend celle-ci comme point de départ et comme point d'arrivée de la formation. <<La formation s'effectue par la recherche. Nous voulons former à la fois de bons chercheurs et de bons praticiens aptes à appliquer les connaissances à la pratique professionnelle>>, admet Gilbert Leclerc.

Un étudiant en récréologie, par exemple, constate que les personnes âgées qui entrent en institution perdent leur autonomie et leur sens de l'initiative et ont tendance à se replier sur elles-mêmes. Pour les aider à regagner leur estime de soi et à mieux s'intégrer socialement, l'étudiant utilise la technique de la réminiscence. Il aide les personnes à parler de leur passé en groupe dans le but de favoriser l'expression et la valorisation de soi ainsi qu'une meilleure intégration sociale.

<<L'étudiant commence tout d'abord par sélectionner le problème auquel il tentera de remédier. Nous l'aidons ensuite à structurer son projet et à en faire un projet scientifique. Au départ, il doit faire une recherche approfondie des écrits. Par la suite, il se fixe des objectifs, met en place une méthodologie et se rend sur le terrain recueillir des données pertinentes. Une fois les données obtenues, il les compare avec ses hypothèses et conclut son étude en démontrant la contribution qu'il apporte sur le plan scientifique et pratique>>, explique Gilbert Leclerc.

Un bon encadrement

Au cours des premiers mois de la maîtrise, l'étudiante ou l'étudiant doit compléter un certain nombre de cours de base en méthodologie de recherche et dans les trois disciplines de base du vieillissement telles la biophysiologie, la psychologie et la sociologie. Une fois plongé dans sa recherche, il n'est pas laissé à lui-même. <<Deux fois par année se tiennent des ateliers d'une durée de trois jours durant lesquels les étudiantes et les étudiants se rencontrent et discutent de leur sujet de recherche. Nous les encadrons énormément et cela porte fruit, car aujourd'hui, nous pouvons nous féliciter d'avoir un taux exceptionnel de diplomation atteignant les 85 p. 100>>, souligne fièrement le professeur Leclerc.

Un domaine en plein développement

Selon Gilbert Leclerc, la gérontologie est une science en plein développement et il n'hésite pas à affirmer qu'il y a beaucoup d'avenir pour celles et ceux qui se dirigent vers ce domaine : <<Au Québec seulement, en 1997, 11 p. 100 de la population est âgée de 65 ans et plus. Et ce pourcentage augmentera. En l'an 2030, on estime que le quart de la population aura dépassé le cap des 65 ans.>>

En 1996, le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Bernard Rochon, a fait de l'Hôpital d'Youville de Sherbrooke un institut universitaire de gériatrie. Il reconnaissait ainsi la qualité des services professionnels, de la recherche et de la formation offerts à cette institution.

Éric Guay

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Gilbert Leclerc, professeur et responsable du programme de maîtrise en gérontologie, n'hésite pas à dire que le programme de maîtrise en gérontologie se distingue des autres programmes par son originalité et son approche novatrice.