Les Philanthropes sont de retour!

Elles sont dix. Elles étudient au baccalauréat en psychoéducation et elles en sont toutes à leur deuxième année. Leur nom : les Philanthropes. L'été à venir sera particulier pour ces dix étudiantes. Une fois la session d'hiver terminée, elles s'envoleront pour Ribeirao Prêto, au Brésil, durant trois mois afin d'appliquer ce qu'elles ont appris au cours de leurs deux dernières années d'études.

<<Nous nous sommes connues au mois de janvier 1996, explique Chantal Rolland, membre des Philanthropes. À cette époque, les Philanthropes de l'an dernier tenaient des réunions afin de nous inciter à réaliser, à notre tour, un tel projet. L'idée nous a semblé excellente et nous avons décidé de former un groupe.>>

Une offre peu alléchante

Au départ, Jeunesse Canada Monde devait parrainer cette activité d'envergure. Cependant, avec cet organisme, les Philanthropes n'étaient pas certaines de faire de la psychoéducation. <<Ce que nous voulions, c'est faire de la psychoéducation. Alors, il n'était pas question d'accepter une offre qui ne nous apporterait rien sur le plan professionnel>>, souligne Mélika Côté, une autre membre du groupe.

Les Philanthropes ont donc fait appel à un de leur professeur, Marc Bigras. Celui-ci se rend au Brésil chaque été depuis deux ans et a déjà commencé à mettre sur pied un programme visant à promouvoir la psychoéducation. Les étudiantes n'avaient alors qu'à soumettre leur projet. <<Nous avons produit un dépliant dans lequel notre projet est expliqué, et Marc l'a présenté à la chef du cabinet de la vice-maire de Ribeirao Prêto>>, mentionne Chantal.

Stimulation mère-enfant

Le projet clé du voyage est en fait une stimulation mère-enfant. Les Philanthropes, qui suivent présentement des cours de portugais à raison de trois heures par semaine, vont travailler en collaboration avec des intervenants locaux afin d'offrir de la prévention aux mères qui ont des enfants âgés de 0 à 18 mois. <<Nous souhaitons travailler beaucoup avec les mères afin d'éviter que leurs enfants n'aient des troubles de comportement pouvant éventuellement les mener à la délinquance>>, admet Mélika.

Afin de réaliser leur projet, les Sherbrookoises travailleront dans une garderie : un groupe fera de la psychoéducation avec les mères, et un autre avec les enfants. <<Ce projet nous tient réellement à coeur et nous voulons avant tout qu'il soit durable. Après notre départ de Ribeirao Prêto, nous espérons que les mères continuent à se rencontrer et à s'entraider>>, ajoute Chantal.

Un défi de taille

Une fois le pied posé sur la terre brésilienne, les Philanthropes s'attendent à un défi de taille. <<Nous désirons avant tout échanger nos connaissances avec les intervenants et, bien sûr, venir en aide aux mères et aux enfants. Cependant, ces gens ont une mentalité très différente de la nôtre. Nous ne pouvons pas simplement arriver et leur dire : "Bonjour, nous venons vous aider!" Il se peut fort bien que ces personnes croient qu'elles n'ont pas du tout besoin de notre aide. Il va donc falloir gagner leur confiance dès le départ>>, estime Mélika.

Des efforts continus

Un projet comme celui des Philanthropes ne se réalise pas sans efforts. Le groupe doit financer le plus possible ce voyage, dont les coûts s'élèvent à quelque 35 000 $. C'est pourquoi, depuis 12 mois, les étudiantes vendent des t-shirts, des cartes à gratter, des colliers et des calendriers. Elles font également du porte-à-porte et procèdent régulièrement à des collectes de <<canettes>> et de bouteilles. Le reste du financement s'obtiendra grâce aux contributions d'organismes et d'entreprises qui voudront bien parrainer leur projet.

Une tradition

Les Philanthropes donnent présentement des réunions d'information aux étudiantes et étudiants de première année de leur programme. Elles espèrent qu'eux aussi partiront à l'été 1998 et qu'ils garderont le même nom. Il semblerait qu'une tradition veuille s'établir!

Éric Guay

Vignette

Les Philanthropes partiront tout l'été à Ribeirao Prêto, au Brésil, afin de venir en aide aux mères et aux enfants et de mettre en pratique leurs connaissances acquises.