Évaluation périodique du programme de baccalauréat

en génie mécanique

Conformément à la Politique des établissements universitaires du Québec relative à l'évaluation des programmes existants adoptée par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) le 28 mars 1991, politique qui prévoit la diffusion des résumés des résultats de l'évaluation périodique des programmes, et conformément à la Politique de diffusion des résultats des évaluations périodiques des programmes de l'Université de Sherbrooke adoptée par le Conseil d'administration le 25 septembre 1995, voici le résumé de l'évaluation périodique du programme de baccalauréat en génie mécanique, tel qu'approuvé par le Conseil d'administration le 27 janvier 1997.

Toute évaluation périodique de programme de l'Université de Sherbrooke présente les grandes étapes suivantes : phase facultaire faite principalement par un comité d'évaluation du programme concerné constitué par le Conseil de faculté et chargé de rédiger un rapport et de le faire approuver par le Conseil de faculté, phase d'examen externe au moyen d'expertes ou d'experts externes nommés par le Comité institutionnel d'évaluation périodique des programmes de 1er cycle (CIEPP), et phase d'examen institutionnel où d'abord le CIEPP puis le Conseil universitaire et enfin le Conseil d'administration examinent le rapport d'évaluation comprenant les rapports d'évaluation interne, les avis des expertes ou des experts et le plan d'action tels qu'approuvés par le Conseil de faculté.

Le baccalauréat en génie mécanique existe depuis 1958. Il compte 120 crédits répartis comme suit : un tronc commun de 57 crédits, 21 crédits obligatoires à tous les cheminements et 42 crédits pour chacun des cheminements : sans concentration, avec concentration en génie aéronautique et avec concentration en ingénierie simultanée. Le régime d'étude est coopératif ou régulier à temps complet pour le cheminement sans concentration; il est coopératif à temps complet pour les cheminements en génie aéronautique et en ingénierie simultanée. Les principaux objectifs sont de permettre à l'étudiante ou à l'étudiant d'acquérir une formation complémentaire dans le champ des mathématiques, une formation de base dans les sciences de l'ingénierie, une formation professionnelle en génie mécanique, des connaissances en communication orale et écrite, en sciences humaines, en vue de se préparer à une pratique professionnelle efficace, autonome et socialement responsable. Les vingt professeurs du Département de génie mécanique assurent le fonctionnement du baccalauréat en génie mécanique qui comptait quelque 392 EETC en 1995 et 90 diplômées et diplômés en 1993.

L'évaluation du baccalauréat en génie mécanique est le fruit d'efforts déployés depuis plus de quatre ans. Entre 1992 et 1994, un comité du Département de génie mécanique, composé de Milan Brézina, Martin Brouillette, François Charron, Jean Lapointe, Jean Nicolas et Denis Proulx, a fait une analyse en profondeur des écrits décrivant l'état du génie mécanique dans le monde et des perspectives pour faire face aux exigences de l'an 2000. Cette analyse a conduit à la conclusion de la nécessité d'une refonte en profondeur du baccalauréat en génie mécanique. De 1994 à 1996, le Département a identifié une solution innovatrice qui a abouti à une modification du baccalauréat, approuvée par le Conseil d'administration le 17 juin 1996, à la suite d'une expertise externe. Afin de finaliser en bonne et due forme l'évaluation du baccalauréat selon les exigences de la Politique de l'Université, un comité d'évaluation a été constitué en juin 1996. Ce comité est composé de Sébastien Champoux, Patrick Doucet, Marcel Lacroix, Denis Proulx, Clermont Roy et Younès Youssef.

Les éléments d'évaluation considérés ont été les fondements scientifiques, les besoins socioéconomiques de la société, les objectifs et les contenus, l'intégration des connaissances, les méthodes pédagogiques, l'évaluation des apprentissages et la réputation du programme.

Les forces du programme soumis à l'évaluation sont le régime coopératif, les concentrations en ingénierie simultanée et en aéronautique, ainsi que les ressources professorales et matérielles dont certains laboratoires. Les faiblesses sont l'écart entre les objectifs d'apprentissage du programme et les besoins actuels et futurs de la société, le peu de femmes dans le programme, l'écart entre les normes futures énoncées par le B.C.A.P.I. et le programme relativement aux dimensions du travail en équipe, de la communication écrite et orale, du professionnalisme, des méthodes de la position et de la résolution de problèmes, de la conception. Aussi, il y a un morcellement des contenus disciplinaires; la pédagogie ne facilite pas l'intégration des apprentissages; l'évaluation des apprentissages ne tient pas compte du savoir-faire et du savoir être. Mentionnons enfin des lacunes en formation pratique, en créativité, en éthique et en mécatronique.

Les forces et faiblesses identifiées ont conduit à une refonte complète du programme. Les fondements de la refonte ainsi que ses contenus, (approche par compétences, intégration verticale et horizontale des contenus de formation, nouvelle façon d'enseigner et d'évaluer les apprentissages) ont été soumis à une évaluation externe. À la suite d'une visite de deux jours en mars 1996, les experts Louis Bucciarelli, du MIT (Boston), Patrick Hébrard, d'ENSICA (France), Martha Salcudean (UBC, BC), Richard Pérusse (CREPUQ), Louis Cloutier (Laval), Alain Brunelle (Bombardier) et Daniel Forest (Vanmar) ont jugé très pertinente et innovatrice la démarche du Département de génie mécanique et la solution proposée. Ils ont recommandé une mise en opération du programme modifié dès septembre 1996 et plusieurs de leurs recommandations ont servi à la formulation du programme de réalisation.

À la suite de l'avis des experts, le Département de génie mécanique a finalisé la proposition de modification en profondeur du programme : approche par compétences, intégration verticale et horizontale, le juste-à-temps, pédagogie visant l'intégration des compétences. À sa séance du 17 juin 1996, le Conseil d'administration a approuvé le programme modifié.

Le rapport d'évaluation, approuvé le 13 décembre 1996 par le Conseil de la Faculté des sciences appliquées, finalise l'évaluation périodique et contient un programme de réalisation, avec 23 recommandations pour les quatre prochaines années. Essentiellement, ces recommandations concernent la mise en application sur les huit sessions du programme refondu, tout ceci basé sur la formation par compétences (au nombre de 15) et basé sur la double intégration (verticale et horizontale) des contenus; elles concernent la mise en place d'une approche d'évaluation formative et sommative des apprentissages basée sur les compétences à acquérir; la mise en place d'une pédagogie incluant le <<team teaching>>, ainsi que du matériel didactique qui favorisent le développement des compétences et l'autonomie des étudiantes et étudiants; le renforcement des activités expérimentales en ce qui concerne la mécatronique; la mise en place d'un soutien aux étudiantes et aux étudiants qui éprouvent des difficultés avec l'approche par compétences et le juste-à-temps; le développement d'activités favorisant le développement de l'éthique, de la créativité, du professionnalisme; la mise en place des projets de conception puisque cette caractéristique est une pierre angulaire du programme refondu; l'intégration de toutes les compétences de base comme celles qui sont complémentaires dans un contexte de la pratique du génie.

La réalisation de ce programme, étalée sur les quatre prochaines années, exige une grande contribution financière du Département de génie mécanique, de la direction de la Faculté des sciences appliquées et une certaine contribution de la direction de l'Université, des entreprises privées et du MEQ. Toutefois, comme les experts l'ont déclaré, cet investissement en vaut la peine en raison du caractère hautement pertinent et innovateur du programme refondu.

À sa séance du 13 janvier 1997, le Conseil universitaire a accepté le dossier tel que présenté et a recommandé au Conseil d'administration de prendre acte que le processus d'évaluation a été mené conformément à la Politique, de mandater le Comité de direction pour voir à ce que les instances concernées tiennent compte des recommandations dans les délais appropriés, d'approuver le résumé. Le Conseil d'administration, à sa séance du 27 janvier 1997, a approuvé les recommandations du Conseil universitaire.