Éloge funèbre du docteur Jean de L. Mignault

Prononcé par le doyen Michel Baron

Fidèle à lui-même, Jean de L. Mignault a consacré ses 15 dernières années à l'enseignement et au soin des malades. Des générations d'étudiantes et d'étudiants, tant à la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke qu'à celle de Montréal, lui vouent une admiration sans borne. Des centaines d'étudiants et d'étudiantes ont pu bénéficier de son enseignement, il leur a appris le sens de la rigueur et de la curiosité scientifique, il les a marqués par son enthousiasme, son humanisme et l'amour de sa profession.

En 1984, il devenait le premier récipiendaire du Prix d'excellence pédagogique de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke, choisi par les étudiants eux-mêmes. En 1995, l'Université lui a octroyé le titre de professeur émérite pour marquer sa contribution significative au développement de l'éducation médicale. Lors de la collation des grades, il s'est adressé aux étudiantes et étudiants débutant leur carrière. À cette occasion, le docteur Mignault a réaffirmé sa foi en la profession médicale et a rappelé aux jeunes diplômés que le médecin se doit d'être au service de celui et celle qui souffre, sans discrimination. <<L'important - leur disait-il - est non pas seulement de trouver une solution au problème clinique posé, mais surtout de venir en aide à l'être souffrant.>>

Il ajoutait : <<Puissiez-vous toujours développer de la compassion envers le malade qui vous est confié, la compassion étant cette disposition de l'esprit qui porte à tout ce qui, dans la vie humaine, est douleur, affliction et peine. La compassion est une finesse de compréhension des autres qui porte à les secourir.>> Ce message, il en a témoigné pendant toute sa carrière professionnelle.

Pour lui, la relation médecin-patient avait une signification toute particulière. Son intégrité, sa disponibilité, sa compassion, son sens du devoir, son dévouement et son humanisme ont toujours été au service de ses patients. Cette qualité exceptionnelle de la relation intime qu'il chérissait avec chaque malade mérite d'être citée en exemple aux futures générations de diplômés en médecine.