La force du réseau

Pour la première fois en Estrie, des gens d'affaires, des industriels et des chercheurs se sont réunis pour discuter technologie. Organisé par le Groupe d'action pour l'avancement technologique en Estrie (GATE), le Forum technologie Estrie a amené la participation d'une trentaine de chercheurs et administrateurs de la recherche de l'Université auxquels se sont jointes quelque 150 personnes du milieu industriel et économique régional.

Au cours de la journée, plusieurs sujets ont été abordés parmi lesquels les défis de la nouvelle économie ainsi que les objectifs, démarches et enjeux du Plan technologique stratégique estrien élaboré par le GATE. <<Nous avons tout d'abord examiné le positionnement de la région dans les quatre secteurs d'activités ciblés, explique Sylvain Desjardins, directeur du Bureau de liaison entreprises-université. Il s'agit des secteurs de l'environnement, des matériaux industriels, des technologies de l'information et du secteur de la santé.>>

Une importance particulière a été accordée aux réseaux d'affaires ainsi qu'aux réseaux actuellement en émergence. <<Parmi la vingtaine de réseaux technologiques en émergence, nous en avons choisi neuf que nous avons divisés en ateliers, poursuit-il. En environnement, par exemple, des opportunités d'affaires intéressantes ont été identifiées au niveau des réseaux de la gestion intégrée des déchets, de la gestion environnementale et du traitement des eaux usées. Les autres réseaux technologiques, comme la domotique, l'automatisation de la production, le moulage, le développement de logiciels et la biotechnologie ont permis des maillages prometteurs entre les participants.>>

Même si le Forum technologie Estrie n'a duré qu'une journée, il a permis l'émergence de nombreux projets et surtout de nombreux réseaux. <<À la fin des ateliers, des comités se sont constitués afin de jeter les bases des plans d'activités technologiques de la région, conclut Sylvain Desjardins. Ce sera donc un dossier à suivre de près.>>

Hélène Goudreau

Kemestrie, un premier bilan

Parallèlement au Forum technologie Estrie, la tenue d'une conférence de presse a permis à la presse régionale de découvrir l'entreprise Kemestrie. Créée en 1992 par des chercheurs du Groupe de recherche sur les technologies et procédés de conversion (GRTPC), Kemestrie commercialise les concepts technologiques développés par ce groupe auquel appartient Esteban Chornet, professeur au Département de génie chimique. L'entreprise n'est ni plus ni moins qu'un mécanisme de commercialisation, de transfert et de levier de recherche et développement du GRTPC.

Kemestrie a obtenu un chiffre d'affaires de 750 000 $ pour l'année 1994-1995. Une nette progression par rapport à 1993, alors qu'elle terminait l'année avec un chiffre d'affaires de 100 000 $.

Pour faciliter le démarrage de Kemestrie, l'Université avait concédé à la jeune entreprise une licence exclusive sur les principales technologies et le savoir-faire développés au sein du GRTPC. En contrepartie, Kemestrie s'engageait à verser annuellement à l'Université de Sherbrooke des contributions significatives, sous forme de contrats de recherche et de redevances.

Les retombées pour l'Université de Sherbrooke sont donc passées de 27 700 $, en 1993, à 100 000 $ cette année. Compte tenu des projets à venir, Kemestrie prévoit verser plus de 300 000 $ à l'Université au cours des trois prochaines années. En conférence de presse, Alain Caillé, vice-recteur à la recherche, a déclaré que cette entente s'inscrit directement dans les orientations structurantes de l'Université en vue de stimuler les initiatives entrepreneuriales de ses chercheurs et chercheuses, le développement économique régional et l'établissement de partenariats dynamiques avec l'entreprise en termes de recherche et de développement de transfert technologique.

Hélène Goudreau

Vignette

En conférence de presse, Esteban Chornet, professeur au Département de génie chimique et vice-président de Kemestrie, Marcel Risi, président-directeur général du Centre québécois de valorisation de la biomasse, Claude Boucher, délégué régional, Alain Caillé, vice-recteur à la recherche, et Yves Van Hoenacker, doyen de la Faculté des sciences appliquées, ont présenté le bilan de Kemestrie.