Réduction des disponibilités financières estimée à 13,5 millions $ en 1995-1996 et 1996-1997

L'Université absorbera l'effet des coupures gouvernementales sur deux années

Selon les orientations budgétaires adoptées le 27 mars par le Conseil d'administration, l'Université de Sherbrooke absorbera les effets de la réduction de ses disponibilités financières d'environ 13,5 millions de dollars sur deux années.

Le manque à gagner pour 1995-1996 est évalué à 9 millions de dollars. Compte tenu de l'ampleur sans précédent de la compression, le Conseil d'administration a décidé de la répartir plus réalistement sur deux années budgétaires. Par conséquent, l'Université prendra les mesures les plus appropriées pour réaliser 7,2 millions de dollars d'économies et de revenus supplémentaires récurrents en 1995-1996. Le déficit d'environ 1,8 million de dollars qui découle de l'étalement adopté par le Conseil d'administration devra donc être reporté en 1996-1997. La réduction des dépenses en 1996-1997 atteindra 6,3 millions de dollars.

De plus, les orientations budgétaires énoncent un train de mesures. Ainsi, il est demandé à chaque unité administrative de contribuer, proportionnellement à son budget total, à l'absorption de cette réduction des ressources budgétaires et de soumettre un plan de redressement. L'enveloppe des réserves et provisions pour l'enseignement et la recherche seront préservées au maximum, de même que l'enveloppe du budget d'investissement. Par ailleurs, l'Université procédera, dès juin 1995, à une étude globale visant la restructuration des services, bureaux, facultés et départements.

Comme l'a précisé le recteur Pierre Reid, certaines de ces mesures pourront être réalisées à court terme et procurer des économies récurrentes dès l'année 1995-1996. D'autres ne pourront vraisemblablement porter fruit qu'à compter de 1996-1997. <<Notre plan évitera de mettre en danger la qualité avec laquelle notre Université remplit sa mission, à condition que les mesures de restructuration soient vraiment mises en application par l'ensemble de la communauté universitaire, même celles qui demandent des sacrifices aux membres du personnel, à commencer par les membres de la direction de l'Université. Il en va de l'avenir de l'Université de Sherbrooke>>, d'ajouter le recteur.

Il admet d'autre part que les prévisions sur le manque à gagner comportent encore bien des incertitudes. En effet, il est difficile de prévoir, par exemple, quel sera l'impact de la croissance ou de la décroissance de la clientèle, la réduction des paiements de transferts aux provinces consécutifs au budget fédéral et la position du Québec sur le financement des universités. Les deux seules quasi-certitudes sur lesquelles l'Université de Sherbrooke peut compter sont peu réjouissantes : compte tenu de sa situation financière, le gouvernement du Québec réduira encore le financement des universités, et le coût du système de rémunération continuera de croître en fonction du vieillissement du personnel de l'Université.

Gilles Pelloille