Confrontée à des compressions de 13,5 millions $ en deux ans

L'Université croit toujours à une solution de consensus sur les sacrifices à consentir

Les orientations budgétaires 1995-1996, adoptées le 27 mars par le Conseil d'administration, confirment que, en prévision des budgets de fonctionnement des deux prochaines années, l'Université de Sherbrooke devra tout mettre en oeuvre pour procéder à des mesures de restructuration qui procureront des économies récurrentes d'environ 13,5 millions de dollars.

Parmi les solutions, les coupures de postes paraissent de plus en plus inévitables puisque les masses salariales et les avantages sociaux représentent 76 p. 100 du budget de l'Université. À cet effet et en vertu de la convention collective, le document de travail concernant les changements proposés au nombre de postes accordés aux facultés, document qui doit être transmis avant le 1er avril au Syndicat des professeures et professeurs de l'Université de Sherbrooke, a été déposé au Conseil d'administration.

Ce document tient compte des plans de redressement proposés par les neuf facultés et l'École de musique. Celles-ci envisagent la fermeture ou le gel de 42 postes de professeures et professeurs qui seront vacants le 1er juin 1995. Cependant, l'Université continue de chercher d'autres solutions de réductions de dépenses avec les facultés et entreprendra bientôt des négociations avec les syndicats et associations. Par prudence, le document déposé au Conseil d'administration fait néanmoins état d'une fermeture supplémentaire possible de 37 postes professoraux actuellement occupés. Le document ne fait pas état des fermetures de postes qui pourraient survenir auprès des membres du personnel appartenant à d'autres corps d'emploi.

Il s'agit là, pour le moment, d'une hypothèse de travail, aussi pessimiste soit-elle, qui pourrait devenir réalité dans certaines facultés si d'autres avenues de solutions ne sont pas proposées d'ici le 1er juin 1995, début de l'année financière 1995-1996. Rappelons que des pistes de solutions ont déjà été proposées par certains groupes, comme l'Association des médecins de la Faculté de médecine qui propose une coupure de 2,5 p. 100 sur les salaires de ses membres pour éviter des fermetures de postes de professeures et professeurs dans cette faculté.

À l'issue de la réunion du Conseil d'administration, le recteur Pierre Reid a d'ailleurs rappelé sa foi en un compromis qui ferait consensus auprès de toute la communauté universitaire : <<Il n'est pas de solution réaliste qui ne fasse appel à une réduction des masses salariales régulières, soit par la fermeture de postes, soit par des réductions de salaire, sauf dans les cas où il sera possible d'augmenter substantiellement les revenus. Tous les membres du personnel, y compris les cadres et les membres de la direction de l'Université, doivent donc envisager des sacrifices et nous sommes confiants que l'esprit d'entraide l'emportera sur les intérêts particuliers.>> Le recteur a ajouté que la réduction des masses salariales ne dispensera pas les facultés, les services et les bureaux de rationaliser leur fonctionnement.

Le 1er avril 1995 représente donc la première étape d'un processus qui pourrait conduire dès le 1er juin à l'annonce de la fermeture ou du gel de 42 postes professoraux non occupés, à l'occasion de l'entrée en vigueur du budget de fonctionnement de l'Université pour l'année 1995-1996. Au-delà de ces fermetures ou gels de postes, l'Université pourrait se voir contrainte d'annoncer le 31 mai 1995, jusqu'à 37 fermetures supplémentaires de postes occupés par des professeures et professeurs. Au cours des mois d'avril et mai 1995, l'examen par la direction de l'Université des plans facultaires et d'éventuelles négociations avec des syndicats et associations pourraient permettre de réduire à son minimum le nombre de fermetures de postes occupés.

Gilles Pelloille